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ÉLOGE HISTORIQUE
DE
M. EDOUARD SERVAN DE SUGNY
(SUITE ET FIN).
C'est ainsi, Messieurs, que notre illustre confrère em-
ployait les loisirs que lui laissait sa charge, charmants tra-
vaux qui pouvaient s'avouer sous la toge, parce que le cœur
s'élève dans ces délassements d'élite, bien mieux à coup
sûr que dans les fumées de l'estaminet, ouilans les tournois
du wist et de la bouillotte dont les héros sont trop enclins
à contester la distinction de ces jeux au profit de leurs dis-
tractions vulgaires, délassements inoffensifs autant que faci-
les, mais qui ne sauraient aspirer à la suprématie , sans s'at-
tirer de légitimes représailles. Qu'il soit donc permis aux es-
prits élégants et féconds de se livrer à leurs exercices favoris,
dont le public consomme a son heure et sans peine les pro-
duits savoureux et dont l'auteur a le premier salué la bienve-
nue. Heureux et noble passe-temps que le poëte a su décrire
comme il savait l'apprécier :
Ma muse ainsi, par des rimes faciles,
Sut alléger le poids des mauvais jours
Dont toute vie est trop pleine en son cours.
A des écrits bien graves, bien utiles,
Qu'un autre voue et son temps et ses soins.
(f) Voir la livraison de septembre.