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ÉTUDES SUR H1PP0CRAÃE. 459 morrhoïde intacte et le passage du livre De hÅ“morrhoïdibus où il est conseille' de les brûler toutes. Et d'abord, on pour- rait à coup sûr arguer logiquement que la question n'est pas la même dans les deux cas, qu'entre la cautérisation et la cure radicale et complète i! y a une certaine différence, et qu'à la rigueur l'auteur, qui veut surtout les dessécher diro^Yipx(vf}s, se borne à n'en pas laisser une sans la tou- cher avec le cautère, fjt.ri$$f/.inv ê&axi à lnavaTov, si bien qu'en définitive la contradiction est peut-être plus apparente que réelle. Mais je vais plus loin, et je puis faire voir que sur le sens et le texte de l'aphorisme lui-même, il n'y a pas accord en- tre les divers manuscrits et les imprimés, ni entre les inter- prètes, tant anciens que modernes. C'est à Galien qu'il faut rapporter l'explication interprétative de l'aphorisme en litige tel qu'on l'entend aujourd'hui. (Né à Pergame vers 131 après J.-C, Galien fleurit a Rome de 163 a 175, et. passe pour être mort dans sa patrie vers 201). C'est lui qui, partant de théories humorales, a le plus contribué à établir le précepte « de garder intacte une hémorrhoïde pour évacuer les hu- meurs cacochymiques, surtout chez ceux où ce flux chro- nique est passé a l'état de sécrétion habituelle. » (comm. in aphor. VI. 12). Mais, avant Galien, Celse (il vivait sous Tibère qui régna de 14 à 37 après J.-C), qui connaissait fort bien les apho- rismes, conseille cependant d'enlever toutes les tumeurs hémorrhoïdales , scapello singula excidere ; et notons bien que, s'il fait une exception, ce n'est point pour en laisser une, c'est uniquement pour pratiquer l'opération en plu- sieurs temps, afin que l'anus ne se trouve pas à la fois et de toutes parts environné de cicatrices nouvelles :si plura, non omnia simul, ne tempore eodem undique tenerÅ“ cica- trices sint (1. vu, c. 30).