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                        ÉTUDES SUR H1PP0CRATE,                            457

in aphorismis Hippocratis de ea occurunt. — Theoria etiam
de bile et pituita in eo invenitur. Spurius igitur liber est,
quamvis non ideo malus. A. Cnidio quodam medico compo-
situm esse, Grunnerus et Grimmius autumnant. » (PIERER,
Prœfat. ad hœmorr.) Haller est du même avis, (Voyez Artis
medicœ principes, 1771, t. iv, p. 122).
   Or, la théorie de la bile et du phlegme ou pituite est fort
ancienne : on lit dans Aristote [Natur. ausc, 1. n, c. 2)
que la division des maladies suivant la bile et la pituite, était
familière aux médecins de son temps. Avant lui Platon, dans
le Timée, attribuait également les maladies a ces mêmes
humeurs. On voit que, déjà avant eux, Thucydide, contem-
porain d'Hippocrate, parle aussi de cette théorie ; et l'on
peut même en suivre la trace jusqu'à Anaxagore (il naquit
vers 500 avant J.-C.), qui bien antérieurement plaçait dans
la bile la cause des maladies aiguës (1). Nous sommes donc
en droit de conclure, avec un habile critique « que les traités
où cette théorie existe sont les plus anciens. L'opposition
de la bile et du phlegme (pituite) a été saisie de bonne heure ;
la surabondance de la bile était la cause des maladies aiguës ;
la surabondance du phlegme, celle des maladies chroniques.»
(Littré, Introduc, p. 185). Je ferai remarquer que, dans la
collection hippocratique, on retrouve cette théorie dans un

   (1) « Anaxagore, dit Aristote, se trompe en supposant que la bile est la
cause des maladies aiguës, et qu'elle se jelte, lorsqu'elle est en excès, sur
le poumon, les veines et les plèvres. » On voit que la théorie de la bile
dans les maladies est antérieure à Hippocrate. On distinguait même déjà
la bile noire de la bile jaune ; il est aisé de prouver, par le langage vul-
gaire, combien ces idées étaient répandues, et qu'elles tenaient à une bien
vieille médecine. Ainsi, Euripide dit : « Est-ce que le froid de la bile lui
tourmente la poitrine ? » La bile noire et ia folie qui s'y rattache sont dans
Aristophane (Voy. Plut., v. 12). Ces mots étaient donc familiers à l'oreille
des auditeurs, et ils appartenaient à des théories tombées dans le domaine
public. » (Littré, Introd. aux œuvres d'Hippoc, p. 19).