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404 , RESTAURATIONS MONUMENTALES A lA'ON. bien par des galeries horizontales évidées à jour dans le genre de celles que l'on remarque aux cathédrales de Paris, de Stras- bourg et de Reims. Au moment où les restaurations monumentales prennent une si grande extension et embrassent une foule d'édifices de tous genres et de tout âga, il n'est pas inutile d'en observer l'esprit et les tendances ; on pourrait craindre, d'après celle de l'église des Cordeiiers, que les sévères mais sages prescriptions du Comité des Arts et Monuments, ne soient pas toujours prises au sérieux; on serait même tenté de croire que le Corps enseignant qui en a posé les principes conservateurs, s'est relâché de sa doctrine et ne conserve plus, dans ses instructions actuelles, la même unité d'interprétation qu'autrefois. Avec notre savoir né d'hier nous nous croyons tout permis"; nous nous arrogeons le droit de porter la main sur des œuvres dont bien souvent nous ne paraissons comprendre ni la raison d'être du style et du caractère, ni l'importance de la valeur his- torique : nous les bouleversons, nous les travestissons sous le prétexte de les rendre plus convenables, et nous en détruisons la sage ordonnance et l'harmonie. Pour peu que nous suivions encore quelque temps cette voie déplorable, nous n'aurons bientôt plus que des édifices tron- qués et défigurés, ayant perdu le prestige de leur antiquité et leur physionomie traditionnelle. Quant au mérite artistique de la restauration de l'église des Cordeiiers, nous nous abstiendrons de nous en faire juge, et nous nous renfermerons à cet égard dans la plus complète réserve ; ce qui nous a paru plus urgent et plus utile qu'une critique d'art, c'est une critique des principes faux qui parais- sent servir de règle aujourd'hui, dans la plupart des restaura- tions de nos édifices religieux. Ch. VAYS.