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204                ESSAI SUR QUELQUES CHIFFRES

(c'est-à-dire de 160,000 fr. a 240,000) en se chargeant de
suppléer a ce qui pouvait leur manquer. Il nous semble,
autant qu'on peut en juger a cette distance, que la fortune
d'un sénateur romain ne répondait pas à l'importance de
son rôle dans la société de cette époque (22).
   On sait que chez les Romains, la manière la plus honorable
de s'enrichir, était de recueillir un grand nombre de legs et
de dispositions testamentaires. Cela prouvait, que le légataire
avait eu beaucoup d'amis. C'était par ce motif qu'Auguste tenait
plus que personne a recevoir de pareilles marques d'affec-
tion, et non, comme on pourrait le croire, par un esprit de
cupidité, puisqu'il rendait, le plus souvent avec usure, aux
enfants du testateur, le montant de la donation (23). Dans les
vingt dernières années de sa vie, il avait reçu par testa-
ments, en différentes fois , Quaterdecies millies soit 280 mil-
lions de francs (24). En s'excusant sur la modicité des legs
par lui faits, il déclara que cette somme énorme avait été
absorbée presque en entier au service de la république, ainsi
que ses deux patrimoines provenant, l'un de son père na-
turel, l'autre de son père adoptif (Jules César), de telle sorte
qu'il n'était resté â ses héritiers que Millies el quingenlies
(30 millions de francs).
   Voici le montant des legs par lui faits à l'armée et au
peuple :
   Au peuple romain, Quadringenties. . . 8,000,000 fr.
   aux 35 tribus de Rome, Tricies quinquies. 700,000
soit 20,000 fr..par tribu.
   A chaque soldat prétorien, mille sesterces. '        200
   A chaque soldat des cohortes urbaines, la moitié. 100
   A chaque soldat légionnaire, 300 sesterces.           60
   Tibère, au lieu de s'illustrer comme Auguste par de ma-

  (22) Suéton, in Aug. c. 41.—(23) Ibid. in Aug. c. 66. -(24) Ibid. c. 102.