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                     MATTHIEU BONAFOUS.                     191

    Occupe' à cette époque à réunir les matériaux nécessaires
à la publication future de plusieurs ouvrages importants, il
ne publia rien en 1845, mais il créa, presque entièrement à ses
frais, une bibliothèque publique d'environ deux mille volumes,
dans la petite ville de Saint-Jean, capitale de la Maurienne,
cette insalubre région des Alpes, cette espèce de Sibérie
savoisienne qu'il voulait régénérer, et qu'il affectionnait d'un
culte d'autant plus religieux que son grand père y était mort
en 1771, et que les cloîtres de la cathédrale en avaient
recueilli les cendres au moment où celui-ci s'apprêtait a éle-
ver une filature de bourre de soie, dans l'unique but de
procurer du travail h la classe ouvrière.
    En juin de la même année, il dota encore cette ville, qui
ne compte que 2,500 à 3,000 âmes, d'un hectare de terrain,
clos de mur avec pavillon. Il y organisa un jardin expéri-
mental d'acclimatation dans lequel il rassembla un nombre
considérable de végétaux alimentaires, de plans de vigne,
d'arbres fruitiers, de boutures, de greffes, de semences, de
plantes médicinales, etc., qu'il fit distribuer annuellement
aux agriculteurs de la province. 11 en confia la direction au
docteur Mottard, laissant à l'Académie de Savoie le soin d'en
désigner les successeurs. — Ce jardin fut érigé plus tard,
par le roi Charles-Albert, en Académie royale d'agriculture.
 — 11 se proposait encore de faire un jour restaurer la
 cathédrale, construire une manufacture et une salle d'asile ;
 il n'en eut malheureusement pas le temps.
    En 1846 il fit ériger une statue en bronze, dans ce même
 Saint-Jean, à la mémoire du Savoisien François-Emmanuel
 Fodéré, professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg,
 et, lors de son inauguration, il prononça, au nom de
 l'Académie de médecine de Paris, un discours qui fut
 reproduit par le Courrier des Alpes, par les Annales de
thérapeutique et de toxicologie et par la Gazette médicale