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160 FACULTÉ DÉ MÉDECINE A LYON. A toutes ces considérations , le conseil nous permettra d'en ajouter d'aulrcs non moins graves , quoique plus générales. On est d'accord sur l'imuorlancc de maintenir en France , en dehors de Paris, un certain nombre de centres intellectuels. C'est dans ce but qu'on a créé des Facultés des sciences et des lettres dans seize chefs- lieux d'Académie. Mais, pour ces Facultés , plusieurs languissent, privées de cet auditoire jeune et intelligent que les Facultés de droit et de médecine peuvent seules leur donner, tandis que l'étude du droit et de la médecine languit elle-même , sans émulation et sans vie , au sein de villes qui ne comptent pas plus de 30,000 ou même * 20,000 habitanls. D'où vient la préférence donnée à ces petites villes sur Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes? Ce sont des raisons tirées du temps passé et non du temps présent, c'est le souvenir de l'im- portance qu'elles ont eue , mais qu'elles ont perdue pour toujours , comme si l'archéologie devait servir de base à l'administration. Là , malgré le talent des professeurs, malgré l'appui le plus énergique de l'État] les Facultés , après avoir langui plus ou moins longtemps, sont nécessairement condamnées à périr. Elles ne rendront pas la vie à des villes qui ne vivent plus , elles en recevront la mort. Mais si l'on réunit toutes les Facultés ensemble, comme un seul faisceau, au sein des grandes villes et des populations, alors elles se prêteront un mutuel appui, et elles attirant la foule des étudiants, elles vivront et répandront la vie autour d'elles. Or, quelle autre ville en France, plus que Lyon, peut aspirer à devenir un grand cen- tre intellectuel ? Quelle autre ville a plus de titres à posséder l'en- seignement supérieur au complet? En vérité, il est étrange qu'une ville, disons-le une fois encore, de plus de 300,000 âmes, qu'une ville qui a son rang parmi les dix plus grandes villes et capitales de l'Europe, soit réduite à envier à cinq ou six petites villes les branches les plus importantes du haut enseignement ! 11 est de même étrange que la seconde capitale de l'Empire ait quelque chose à envier à la première, sauf le siège du gouvernement. Mais notre mission se borne en ce moment à faire valoir les raisons décisives qui militent avec tant de force en faveur de l'établissement dans nos murs d'une Faculté de médecine. Notre pensée, anticipant sur l'avenir, s'arrête avec complaisance surles destinées, les succès et les tendances de la Faculté de médecine de Lyon. D'après le chiffre auquel se sont élevées les inscriptions de l'école pré- paratoire, d'après le nombre des jeunes gens des départements voisins ctdc la Savoie qui se destinent à la médecine et qui certainement n'iraient pas prendre le grade de docteur ailleurs qu'à Lyon, on ne peut esti- mer à moins de 500. les étudiants que, dès ses débuts, la nouvelle * -