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156                 FACULTÉ DE MÉDECINE A LYON
   où les malades et les cadavres sont rares, où les professeurs sont
   plus nombreux que les élèves.
      Il est vrai que, sous ce niveau apparent et sous ce nom modeste,
   lEcolo secondaire de Lyon n'en a pas moins été une grande école
   de médecine, à laquelle il n'a manqué , pour tenir le premier rang
   entre les Facultés, que d'en avoir le nom et les privilèges. Mais le
   décret de 1854, en restreignant le nombre des inscriptions que les
   écoles secondaires peuvent délivrer, en obligeant les étudiants à
   faire un plus long séjour dans les Facultés, l'a arrêtée tout à coup
   dans ses développements, et, en trois ans, a diminué de plus de
   moitié, comme il était facile de le prévoir, le nombre de ses élèves.
      Nous nous empressons de reconnaître qu'un semblable décret
   était parfaitement motivé à l'égard d'un certain nombre d'écoles
   secondaires. Mais peut-être eût-il élé juste de ne pas rabaisser Lyon
  au niveau de Limoges, de Grenoble ou de Besançon ; peut-être eût-
  il été juste de faire une exception en faveur de son Ecole, dans l'in-
  térêt de ces milliers de malades qui peuplent ses hôpitaux et qui
  réclament l'assistance de nombreux élèves en médecine, dans l'in-
  térêt des éludes médicales elles-mêmes, cl surtout des éludes anato-
  miques qui se font avec tant de succès, personne no l'ignore, dans
  nos cours et dans nos amphithéâtres.
      Mais, en considérant que la situation faite à noire Ecole par le dé-
  cret de 18,'i4, achève de mcllre en évidence la nécessité de sa trans-
  formation en Faculté de médecine, nous serions plutôt tentés de nous
  réjouir que de nous affliger d'une mesure si injustement uniforme.
  En effet, de 170 élèves qu'elle comptait en 1856, elle est aujour-
  d'hui réduite à 70. De là un bien triste et douloureux problème.
  Que va devenir le service des hôpitaux civils, qui ne réclame pas
  moins de CO ou 7Û élèves et suppléants ? Que deviendront aussi les
  malades et les blessés de l'armée de Lyon, dont les deux hôpitaux
  militaires demandent chaque a n n e c , ^ l'Ecole, un certain nombre
  d'élèves en qualité de sous-aides ? Mais la science ne réclame pas
  moins vivement que l'humanité elle-même.
      Ce n'est pas, en effet, une institution artificielle, arbitraire, des-
  tinée à bientôt périr sur un sol ingrat que sollicite la viile de Lyon..
  Chez elle est la bonne terre où une Faculté de médecine jettera de
  profondes racines et portera tous les fruits qu'en attendent la science
  et l'humanité ; ici sont accumulées d'incomparables ressources, que
  Paris lui-même peut nous envier, pour l'étude et les progrès de la
  médecine el de la chirurgie.
      Quel champ immense d'observations et d'expériences dans cette
  population de 4,500 malades, qui continuellement remplit nos cinq
  grands hôpitaux civils ! Quelle richesse pour les études anatomiques