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MATTHIEU BONAFOUS. 129 Elle résume dans un petit nombre de pages, les variations que la culture du mûrier éprouva en France, depuis son introduction sous Charles VIII jusqu'à nos jours, et démontre, d'après la méthode de M. le comte Ferri et de son ami, M. le marquis de Spigno, tout le parti qu'on peut tirer de cet arbre nourricier. La culture du mûrier est, en effet, une source de richesses pour nos contrées lyonnaises et méridionales. V. Ce fut, comme on sait, vers la fin du XVe siècle, que cet arbre, originaire de la Chine, de la famille des uriicées, d'après la méthode botanique de Jussieu, et de la monoécie tétran- die d'après le système de Linnée, fit sérieusement son appa- rition en France, quoique différents auteurs, et entre autres, Roland de la Platière, en fessent remonter l'origine au XIIIe siècle, —Olivier de Serres nous apprend qu'en 1494, lors d'un voyage de Charles VIII, à Naples, après Jes guerres d'Italie, des seigneurs de sa suite firent venir de cette ville des plans de mûriers qu'ils plantèrent en Provence. Grognier rapporte que le savant Faujas de Saint-Fonds affirme avoir vu en 1804 h Alan, près de Montélirnart, un de ces gros mû- riers blancs qui furent importés les premiers par Guy Pape de Saint-Auban, seigneur d'Alan, originaire de Lyon, et très- proche parent du célèbre "jurisconsulte, conseiller intime de Louis XI. Ce vétéran des mûriers alors âgé de 310 ans n'existe plus aujourd'hui. Malgré la protection de Charles VIII, cet arbre fut d'abord dédaigné en France. — Sous Louis XII, il fallut s'approvi- sionner de soieries en Italie et en Espagne — car les pre- mières fabriques de Lyon fondées sous Louis XI, par lettres patentes de novembre 1466 et celles de Tours, fondées en 1470, quatre ans plus tard, n'étaient point suffisantes. 9