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126 MATTHIEU BONAFOUS. aptitude pour les sciences et dirigea vers la sagesse les heureuses dispositions de son cœur. Matthieu Bonafous possédait un esprit sérieux ; au collège ses camarades l'appelaient : Caton. Il continua ses études sous d'autres maîtres supérieurs, puis il alla se perfectionner a Paris, et suivit les cours du Collège de France , de la Sorbonne et du Jardin des Plantes. Il revint en Piémont en 1816; à peine âgé de 23 ans , il y publia (sans signature et en italien), son premier opuscule : Riflessioni filosofico morali, qui dénotèrent des sentiments profondément sages; mais son aïeul maternel , Mathieu Verne, dont nous avons déjà parlé et l'un des amis de l'abbé Rozier, avait si bien dirigé son penchant naturel pour l'économie rurale, que l'agronomie devint bientôt l'objet de ses études favorites. Ses amis Huzard, Balbis, Buniva, Colla et autres savants, l'encouragèrent 'a persévérer dans la culture de cette science qui berçait son cœur humanitaire du doux espoir de contribuer un jour à l'amélioration morale et physique des classes laborieuses. Ce noble élan ne tarda pas a porter ses fruits. En 1818, il devint l'un des fondateurs de la Société d'en- couragement pour l'industrie nationale, laquelle a rendu de si grands services aux arts industriels, puis de l'Institut mo- dèle agronomique de Grignon, plus tard, de différents éta- blissements tous destinés à l'encouragement des arts et de l'agriculture. Aussi fut-il nommé cette même année, membre ou cor- respondant de trente Sociétés savantes , soit en France , soit en Italie, soit en Suisse. Il avait a peine 26 ans, lorsqu'en 1819, la Société royale d'agriculture de Turin l'admit la première dans son sein.