Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                            ET DES MODERNES.                               119

 tion présente, qui présume tant do son savoir, paraîtra fort
ignorante aux yeux de nos descendants (23).
    Les véritables amis du progrès n'ignorent point qu'une
créature bornée comme l'homme n'arrivera jamais sans doute
a posséder la vérité tout entière, qui est l'apanage de la di-
vinité seule ; mais ils savent aussi que chaque conquête de
cette vérité est un précieux trésor dont on ne saurait trop
honorer les auteurs ; à chacun son mérite et ses droits acquis;
car chaque découverte, chaque idée nouvelle est un pas de
plus vers le perfectionnement humain. Combien ne devons-
nous pas de gratitude à tous ceux qui, semblables au Promé-
thée de la fable, ont sacrifié leur vie pour recueillir une par-
celle de ce feu divin dont ils ont, de siècle en siècle, doté
l'humanité ! De ce que le flambeau de la civilisation brille
maintenant devant nous, ne méconnaissons point les services
de ceux qui en ont laborieusement assemblé les rayons, et
n'oublions point que le faisceau lumineux qui nous environne


entendu exprimer cette pensée et presque dans les mêmes termes » (Ehij.
historique de Laplace, lu dans la séance publique de l'Académie des sciences
le 15 juin 1829, par M. Fourier, secrétaire perpétuel).
    (23) « Jai lu quelque part, dit M. Arago, que certain personnage se
lamentait un jour devant d'Alembert, de ce que l'encyclopédie avait acquis
une si vaste étendue. Vous auriez été bien plus à plaindre, repartit le phi-
losophe, si nous avions rédigé une encyclopédie négative (une encyclopédie
contenant la simple énuméralion des choses que nous ignorons) ; dans ce
cas, cent volumes in-folio n'auiaient certainement pas suffi. — La réponse,
je l'avouerai, m'avait paru jusqu'ici plus piquante que juste : les progrès des
connaissances humaines nous montrent chaque jour, il est vrai, combien
nos prédécesseurs étaient ignorants ; mais combien à notre tour nous le
paraîtrons à ceux qui doivent nous remplacer ! » (Arago, Annuaire du
bureau des longitudes pour 1836).
   C'est un devoir et un plaisir pour moi de remercier ici M. Louis Pré de
l'assistance qu'il a bien voulu me prêter dans le cours des longues recher-
 ches qu'a nécessitées mon travail.