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    i)G             DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE

       Tous les copistes cependant ne le sont pas au même degré ;
    les uns empruntent seulement A un artiste l'idée générale de
    telle ou telle de ses œuvres qu'ils reproduisent ensuite à leur
     iaçon ; d'autres s'emparent de sa manière, de son style, dont
    ils se servent a tout propos et quelquefois, par conséquent,
    hors de propos ; ceux-ci enfin, avec moins de tact et moins
     d'habileté, s'en vont glaner sans façon dans le champ libre de
    leurs voisins et ne prennent pas même la peine de déguiser
     leurs emprunts.
        Mais rien ne nous donne une idée plus juste du copiste en
     général, et tel que nous le comprenons en arts comme en lit-
     térature , que ces vers si connus de Voltaire sur l'abbé
     Trublet :
              Au peu d'esprit que le bonhomme avait
              L'esprit d'autrui par supplément servait;
              Il compilait, compilait, compilait ;
              Il entassait adage sur adage;

              On le voyait sans cesse écrire, écrire,
              Ce qu'il avait jadis entendu d i r e . . .


       Loin de nous la pensée de vouloir jeter le ridicule et le
    dédain a ceux qui, moins doués que d'autres de la facilité de
    composition , savent y suppléer , en quelque sorte , par un
    travail persévérant ; nous applaudissons de grand coeur aux
    généreux efforts de ces artistes vraiment dignes de ce nom,
    qui ne connaissent pour véritable stimulant dans la difficile
    carrière qu'ils parcourent, que le pur sentiment d'une noble
    émulation.
        Ce que nous poursuivons d'une juste réprobation, c'est
    l'ignorance prétentieuse , ce sont ces plagiaires orgueilleux
    qui, pour dissimuler leur insuffisance et leur pauvreté d'ima-
     ginative, ne craignent pas de s'approprier les inspirations
     du génie d'autrui et de s'en attribuer tout le mérite.




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