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A LYON. 81 œuvre dans le plus grand nombre de ces modernes édifices, ne sont trop souvent que des expédients peu avouables qui indiquent plutôt l'enfance, ou mieux la décadence de l'art des constructions, qu'une époque de science et de progrès. Pour rendre seulement supportable l'intérieur d'une église construite dans des conditions aussi précaires, il fallait déjà quelque habileté; l'architecte a fait plus, à notre avis, car il a trouvé le secret d'y répandre même un certain charme. Avec un art qui lui semble tout particulier, il a su racheter, par une rare entente des proportions, par l'exquise simpli- cité et la grâce naïve des détails, l'absence à , laquelle, d'ailleurs, on devait forcément s'attendre de toute ornemen- tation sculpturale. Le regard se plaît à errer dans cet intérieur empreint d'une douce poésie, où chaque partie est bien dans son rôle et concourt sagement a l'harmonie générale. Nous félicitons surtout l'architecte d'avoir eu l'heureuse idée de faire porter en encorbellement sur des culs-de- lampe, a une grande distance du sol, les colonnettes qui reçoivent, dans le sanctuaire, la retombée des arcs doubleaux el des nervures du rond-point. Cette habile disposition qui témoigne chez son auteur d'un sentiment artistique des mieux compris, ne contribue pas peu, selon nous, a donner de l'ani- mation et du pittoresque a l'intérieur de ce charmant édifice. Déjà le sanctuaire de cette basilique en miniature est éclairé par des verrières de couleur qui ne sont pas sans mé- rite, tant s'en faut ; déjà aussi depuis longtemps, un spécimen de peinture murale est venu adroitement dissimuler tout ce que pouvait avoir d'insolite et de choquant, l'aspect des char- pentes apparentes qui tiennent lieu de voûtes. Bientôt il sera possible de juger de l'effet général que ce genre de décoration est appelé à produire, car depuis peu on vient de se remettre à l'œuvre que l'on paraît décidé à poursuivre, cette fois, jusqu'à complet achèvement.