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48 DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE au chiffre de 50 a 60,000 francs; souscriptions auxquelles, nous devons le dire, une de nos plus honorables familles lyonnaises a bien voulu participer dans une importante me- sure. Ce modeste édifice, nous ne nous en cachons pas, a tou- jours eu, pour nous, un attrait particulier qu'il empruntait même aux circonstances difficiles au milieu desquelles il s'est produit, c'a été la première manifestation du style reli- gieux qui soit venu frapper nos regards d'une manière atta- chante et dont nous ayons gardé un souvenir que le temps n'a pu encore effacer ; c'était enfui le prélude d'un talent précoce, d'une imagination richement dotée où se révélait déjà le chef d'école distingué que l'on devait compter bientôt comme une des gloires arlisliques de notre cité, les moins contestables. L'étroit programme dans lequel devait se renfermer le devis de la construction, ne laissait h l'architecte qu'une liberté d'action très-limitée; ce n'était pas le cas de chercher à imiter servilement le style même le moins orné de la période ogi- vale, car on eût inévitablement dépassé le chiffre des res- sources sans avoir pu créer une œuvre qui reflétât, d'une manière satisfaisante, le caractère architectural adopté. Notre jeune architecte n'avait pas besoin, d'ailleurs, de ces réminiscences de l'art gothique si énergiquement stéréotipé sur les murs de nos vieilles églises du moyen-âge, pour donner la vie au projet dont il avait été chargé; il créa tout exprès, on peut le dire, un style particulier, exceptionnel pris dans le thème général de l'ogive et qu'il sut appliquer, dans cette circonstance, avec un a-propos et un bonheur inouïs. Et c'est à ce moment que l'on voit se manifester, chez l'habile artiste, cette étonnante faculté de composition que nous devions admirer plus tard, dans les œuvres de la plus