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                         ARQUEBUSIERS DE LYON.                             473

   Rappelons-nous que , dès la création de la confrérie des
Couleuvriniers, les conseillers de ville lui avaient assigné
les fossés de la Lanterne, pour s'y livrer à ses exercices et
avaient, par la même occasion, libéralement contribué aux
premiers frais d'installation. En 1647, la construction du
nouvel Hôtel-de-Ville ayant rendu nécessaire la reprise des
fossés de la Lanterne (1) , le Consulat acquit, dans le quar-
tier Saint-Clair, une maison el un jardin, où il établit le jeu
de la butte (2). Seize ans après, en 1663. les chevaliers de
l'arquebuse allèrent occuper, toujours sous les auspices du
Consulat, un emplacement situé sur le boulevard Saint-Jean,
dans le voisinage de la porte d'Halincourt. Le nouveau bâ-
timent que les échevins y firent élever, prit le nom d'Hôtel
de la Butte, el fut, sauf quelques éclipses passagères, leur
dernière station. On en peut voir le portail, ombragé de
marronniers et décoré des armes de la Société (3), à droite du

   (1) Un mandement consulaire du 22 novembre 1650 accorde à Charles
Grolier, capitaine de la ville, une pension annuelle de 75 livres tournois
« pour aucunement le desdommager de ce qu'il pouvoit prétendre à cause
du jardin appelle la Butte, qu'occupoient cy-devant les arquebusiers de
la dicte ville, joignant la place des Terreaux, qui a esté remplie de terre
et marrins (gravois, décombres) pour servir de court et jardin du nou-
veau Hostel de Ville, qui a esté construict jouxte la dicte place. »
    (2) Selon toute probabilité, ce terrain était, en partie, du mains, celui
compris aujourd'hui entre la rue Victor-Arnaud el les dépendances de
l'ancien séminaire. Nous estimons même qu'une vieille porte sculptée,
toute rongée par le temps et qui est encadrée dans le mur de clôture for-
mant le côté ouest de la rue, a dû jadis servir d'entrée au jeu de l'arque-
buse. Elle s'ouvra maintenant sur la cour d'un menuisier. Ce qui donne
quelque poids à notre conjecture, c'est que la construction dont il s'agit
offre incontestablement le style architectonique du XVIIe siècle, et que,
dans le voisinage immédiat, on chercherait vainement un autre vestige du
même genre.
   (3) Ces armoiries étaient sans doute les mêmes que celles empreintes
sur les jetons de la Société. Nous devons h l'obligeance de M. A. Bériard,
la communication d'une de ces pièces, dont voici la description faite par
M. Steyert:
   Champ .• — Une lance de joûte en pal, terminée par une fleur de lis
et ornée d'un guidon armorié ; deux arquebuses passées en sautoir, liées à
la lance ; à dextre, une cible; dans le fond, un paysage orné de fabriques,
offrant peut-être le lieu des exercices ; à sénestre, un rocher fortifié de tou-