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                    BIOGRAPHIE DE LA MURE.                .    481

   11 a manqué à La Mure, disons-le pourtant, ainsi qu'à la plupart
de ses contemporains, cette érudition générale que l'on acquiert
par le commerce fréquent des érudits et surtout par les voyages.
Il lui a manqué aussi de pouvoir consulter à loisir de grandes
bibliothèques.
   Dans la province du Lyonnais, on ne peut mettre avant ses
ouvrages, comme recueils de pièces, que la Bibliothèque sébu-
sienne de Guichenon et les deux cartulaires édités récemment
par M. Auguste Bernard. L'histoire consulaire du P. Menestrier
ne vient qu'après, car en élaguant le De bellis etinduciis, qui est
d'un intérêt tout à fait local, on ne trouve pas, dans les preuves
de ce livre, autant de documents inédits et aussi curieux que
dans les ouvrages du chanoine de Montbrison. Comme La Mure,
Guichenon a écrit l'histoire de la Bresse et du Bugey, de même
que l'histoire de Savoie, aux points de vue purement généalo-
gique et chronologique. Son œuvre était plus étendue que celle
de l'historien du Forez, et s'il l'a traitée plus en grand, il est
vrai de dire aussi, bien que sa critique fût assez minutieuse et
assez précise, qu'il est loin de l'avoir approfondie comme lui.
Guichenon jouissait, de son temps, d'une immense réputation.
Il a servi pour ainsi dire de guide à La Mure pour le plan de ses
ouvrages historiques.
    Le P. Menestrier, que M. Paul Allut a eu Fart de faire revivre
dans une remarquable monographie, avait acquis une vaste
érudition. Il avait beaucoup voyagé, savait plusieurs langues,
possédait des connaissances générales et une activité d'esprit
prodigieuse. Son Histoire consulaire de Lyon,qui s'arrête auXIVe
siècle, est une suite de dissertations savantes, mais au milieu
desquelles, le plus souvent, l'érudition étouffe l'historien. Malgré
 ce grave défaut, cette histoire, tout incomplète qu'elle est, n'en
 est pas moins la plus exacte et la meilleure que nous possédions
 sur Lyon ; elle présente peu d'erreurs et elle restera longtemps
 debout comme un monument. Néanmoins, le P. Menestrier n'a
 pas non plus approfondi son sujet aussi avant que La Mure qui
 fut un véritable mineur et qui avait entrepris un travail colossal
 sur la province du Forez.