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                    BIOGRAPHIE DE LA MURE.                    449

sacré est inaccessible à la discussion. 11 n'admet de contrôle que
pour les faits purement historiques, et lorsqu'il a sous les yeux
des documents originaux, son examen ne procédant guère par
des hypothèses et des inductions morales.
    L'étude de l'histoire du Forez fut la constante occupation de
sa vie ; il avait fini par la posséder dans ses moindres détails.
Très-consciencieux, doué d'une rare attention, clair et métho-
dique, il ne perd jamais de vue la question qu'il examine ; il la
tourne et la retourne sous toutes ses faces ; tant qu'il reste un
point obscur, il s'efforce de l'éclaircir suivant sa méthode. S'il
est long et redondant, c'est par amour excessif de la clarté ; s'il
se répète sans cesse, c'est pour que le lecteur, au milieu de cet
inextricable dédale de généalogies et de dates, ne perde jamais
le fil conducteur. Le principal défaut qu'on puisse lui reprocher,
la prolixité, a précisément sa source dans cette excessive recher-
che de la méthode et de la précision.
    Avant tout, il a voulu exposer la chronologie « cette guide de
l'histoire » comme dit Guichenon, et les généalogies qui en sont
la base essentielle. Ces deux branches de la science historique
 qui en sont à la fois le point d'appui et le cadre, ont absorbé
 tous les moments de sa vie laborieuse. Exclusivement préoccupé,
 comme la plupart des historiographes de son temps, de ce but
 essentiel, il a négligé à peu près tout le reste. Toutes les grandes
 questions qui, aujourd'hui, attirent en première ligne l'attention
 des historiens : lois, mœurs, coutumes, administration, finances,
 faits économiques, esprit des institutions politiques, civiles et
 judiciaires, march* des idées, tout ce qui en un mot donne à
 l'histoire l'intérêt, le mouvement et la vie, tout cela n'a tenu
 à ses yeux qu'une place secondaire. Avant tout, il a voulu être
 annaliste, et, sauf quelques lacunes, il faut reconnaître que sa
  chronologie et ses généalogies sont aussi rigoureuses et aussi
  exactes que possible. Ainsi, suivant le système généralement
  adopté par les historiens provinciaux du XVIIe siècle, son Histoire
  des ducs de Bourbon et des comtes de Forez est écrite sous forme
  d'annales.
     La Mure avait un jugement solide et sûr, une très-vive pers-
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