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448                  BIOGRAPHIE DE LA MURE.
gnage. Il avait commencé par lire, la plume à la main, un grand
nombre de livres d'histoire et il avait pris de bonne heure l'habi-
tude de classer et de coordonner les notes prises dans ses lectures.
Il se contenta d'abord d'analyser purement et simplement ce que
les autres historiens avaient dit avant lui, sans exprimer un seul
doute sur l'authenticité de leurs récits. Plus tard, lorsqu'il eut
réuni les mémoires manuscrits relatifs à sa province, il s'aperçut
qu'ils présentaient de nombreuses contradictions avec les textes
imprimés et il les plaça en regard sans se prononcer pour ou
contre. Il comprit que les annales du Forez étaient semées
d'erreurs et ce fut, à l'aide de ces irrécusables documents^ qu'il
rectifia, autant que possible, ce que les historiens et mémoria-
listes avaient dit jusque là d'erronné. Rien n'égale la justesse
de ses déductions lorsqu'elles ont pour base des preuves authen-
tiques. Le but principal qu'il s'est proposé, c'est d'éclairer
l'histoire par des titres, et, à ce point de vue, il a fait preuve
d'une rare perspicacité et d'une solide érudition. Il faut avouer
toutefois que sa critique est souvent trop timide et trop pru-
dente. Parfois sa confiance dans les auteurs qui l'ont précédé
est trop voisine de la crédulité. S'il n'a pas découvert les
preuves évidentes de leurs fausses assertions, il lui arrive de
les reproduire sans exprimer de doutes.Il admet leur bonne foi,
il croit à l'authenticité de leurs témoignages, pourvu qu'ils ne
soient pas renversés par d'autres témoignages plus authentiques.
C'est moins un homme de discussion qu'un homme d'auto-
rité qui cherche autant que possible ses points d'appui sur
des faits certains, et, à défaut de faits certains, sur la conscience,
la véracité et les lumières de ses devanciers. Rarement La Mure
a pris pour guide, dans ses études, le doute méthodique, si judi-
cieusement appliqué depuis à l'histoire par Volney ; il a presque
toujours écarté les démonstrations que devait lui suggérer sa
raison individuelle.
  A ses yeux, il y a deux côtés historiques tout à fait distincts, le
côté sacré et le côté profane. A la différence des Bollandistes
qui, dans la Vie des Saints, ont introduit la critique pure, LaMure
accepte religieusement toutes les légendes. Pour lui, le terrain