Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
442                  BIOGRAPHIE DE LA MURE.
l'avons dit, ce n'était rien encore aux yeux de La Mure. Tous
ses efforts tendaient vers un but unique, toutes ses études avaient
pour objet une histoire complète de la province du Forez. La
Mure avait trente-neuf ans quand il fit paraître son projet d'his-
toire et ce ne fut que dix-neuf ans plus tard qu'il se crut en
mesure de mettre ce plan à exécution. Il publia alors, en 1674,
son Histoire civile et ecclésiastique du pays de Forez, la première
partie de son œuvre. C'est un aperçu de l'état de cette province
sous la domination des Romains, des Bourguignons et des
Francs. L'étude des monuments antiques y trouve naturellement
sa place. De tous les ouvrages de l'auteur, c'est assurément celui
qui a le plus vieilli, eu égard au progrès de la seiencé archéolo-
gique, néanmoins il a conservé beaucoup d'intérêt pour les
érudits de la province et malgré les nouvelles découvertes et la
connaissance plus exacte que l'on a de l'antiquité, le temps n'est
pas encore venu où l'on pourra rejeter ce livre comme complè-
tement inutile.
   La Mure avait donc enfin réalise le plan qu'il avait préparé
de si longue main. La seconde partie de son œuvre et la plus
importante était sur le point de paraître, le manuscrit prêt à être
livré à l'imprimeur lorsque l'auteur succomba, dans la force de
l'âge, à 59 ans, un an après l'apparition de l'Histoire civile, au
moment où il allait recueillir le fruit de sa persévérance et de ses
longs travaux.
   Le Laboureur, dans ses Mazures de VMe Barbe, nous apprend
que La Mure mourut en 1675 et il ajoute que la publication de
ses mémoires sur les comtes de Forez fut retardée par son décès,
ce qui permet de supposer que les héritiers du chanoine se
proposaient de l'entreprendre. Dès 1670, La Mure avait été
atteint d'une grave maladie. En tète de VHistoire ecclésiastique
du diocèse de Lyon se trouvent deux pièces de vers, dans lesquelles
sa guérison est attribuée à saint Aubrin, à qui il avait fait un
vœu:
        jEger eras densa mortis derclictus in umbra
             Et locus in tuimilo jam tuus aptus erat;
        Ecce tuis votis Albricus prœbuit aures,
             Illius et meritis jam rediyivus ades: etc.