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438                 BIOGRAPHIE DE LA MURE.
dans la tourmente révolutionnaire. Aussi peut-on dire que c'est
à lui seul que le Forez est redevable de la conservation de son
histoire.
    Avant La Mure, qu'y avait-il d'écrit sur les comtes de Forez ?
Rien ou presque rien. On ne connaissait que les minces et
inexactes généalogies de Du Bouchet et de Du Chesne,
celle de Blondel inconnue à La Mure, cl deux ou trois autres
généalogies manuscrites, aussi fautives qu'incomplètes. Le travail
de l'historiographe du Forez est donc bien tout entier de lui ; il
en est vraiment le créateur, et si l'histoire de cette province
est restée oubliée, c'est parce que son livre n'a pas vu le jour.
S'il eût paru, peu d'histoires locales auraient été mieux connues,
 et YArt de vérifier les dates n'aurait pas donné un sommaire si
défectueux de la succession des comtes de Forez.
    Les notes manuscrites et les ouvrages de La Mure nous font
 connaître les sources nombreuses où il a puisé. Cette nomencla-
 ture ne sera pas sans intérêt pour sa biographie.
    L'église Notre-Dame de Montbrison, l'église des Cordeliers,
l'Hôtel-Dieu, le monastère de Sainte-Claire et la Commanderie
 de la même ville ; les abbayes de Valbenoîte, de la Chaize-Dieu,
les prieurés d'Ainbierle, de Marcignv, de Saint-Rambert, de
 Joursey ; les divers dépôts du comté de Forez et du duché de
 Roannais, les châtellenies, le greffe du bailliage de Forez, la com-
 manderie de Çhazelles-sur-Lyon, plusieurs maisons nobles du
 pays, entre autres celle d'Urfé, lui ouvrirent tour à tour leurs
 archives. La Mure les explora avec une patience infatigable. Il
 étudia surtout par lui-même les archives de l'abbaye de Bonlieu
 et celles du prieuré de Beaulieu, d'où il a tiré le plus grand
 nombre de ses documents, et les plus précieux, puisqu'ils sont
  perdus. Ces maisons possédaient des titres du XIe et du XIIe siècle,
  dont il a donné quelques-uns dans son Histoire ecclésiastique du
  diocèse de Lyon et dans celle des ducs de Bourbon et des comtes
  de Forez. De plus, il avait fait un recueil des titres de l'abbaye
  de la Bénisson-Dieu, auquel il renvoie dans ses notes manuscrites,
  et qui serait d'une importance inappréciable. Malheureusement,
  il est perdu.