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430           ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES.

 un certain point des élans de passion. On oublie trop que
 c'est a M. Cousin que revient l'honneur d'avoir en quelque
 sorte inventé ce mouvement littéraire vers le XVIIe siècle, et
 qu'à ce titre seul nous lui devrions encore de la reconnais-
 sance: mais est-on juste en ce monde?
    Du reste, cette portion de la vie de-Madame de Longueville
 que raconte aujourd'hui M. Cousin, est bien la plus lamen-
 table et la plus affligeante. Madame de Longueville pousse
et décide son frère à devenir le chef des rebelles ; du moins
 nous la voyons fidèle jusqu'à la fin, tandis que les principaux
 du parti réalisaient les tristes paroles du grand Condé :
 « Vous m'abandonnerez tous ! » Nous assistons au renou-
 vellement de la guerre civile en 1651 ; nous suivons Condé
en Guyenne, puis nous voyons les faits et gestes des fron-
deurs à Paris, en 1652, jusqu'au triomphe de Mazarin, pour
aller étudiera Bordeaux, en 1652 et 1653, lafindelà Fronde.
Le chapitre consacré au triomphe de Mazarin est la par-lie
capitale de ce livre et renferme les plus remarquables pages.
Je signalerai notamment l'appréciation de l'esprit du parle-
ment dont M. Cousin accuse nettement le vice, lemélange de
la justice el de la politique, et aussi celle de la conduite de
l'aristocratie à cette époque, dans laquelle l'auteur ne voit
ni anticipation de la révolution française, ni imitation de la
révolution anglaise. En résumé, ce nouveau volume est digne
de celui qui l'a écrit, et il serait injuste de ne pas insister tout
particulièrement sur les quelques pages qui composent l'in-
troduction, et ici M. Cousin apprécie avec une rare lucidité
cette courte et importante période de nos annales : « Toute
notre ambition, dil-il, a donc été de présenter au lecteur
attentif de sérieux récits, animés par la seule passion de
l'exBctitude et par un patriotisme à l'épreuve des mensonges
ou des illusions de l'esprit de parti. » Le but est complète-
ment atteint.