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424          ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES.

d'État de cette période ; on comprend dès lors quel intérêt
s'attache à ces deux mille lettres, la source la plus précieuse
assurément à laquelle on puisse puiser pour étudier l'admi-
nistration des provinces sous Louis XIV. M. le président de
la Cuisine a senti le service qu'une pareille publication devait
rendre et il l'a courageusement entreprise ; j'ajouterai qu'il
l'a fait avec succès en éditant quatre cent quatre-vingt-
quinze de ces lettres : c'est du reste une suite naturelle du
remarquable ouvrage du même auteur , l'Histoire du parle-
ment de Bourgogne qui a paru au commencement de l'hiver
dernier. « Quoi de plus propre en effet, dit M. de la Cuisine
dans son discours préliminaire, pour connaître les mœurs
d'une époque, ainsi que les hommes d'état et de robe qui
s'y trouvèrent mêlés, que de les surprendre dans ces commu-
cations presque familières qui découvrent leurs plus secrètes
pensées et en même temps, celles du maître qui les inspira ?
Dans ces rapports journaliers, où l'habileté fait place à une
sorte d'abandon entre des hommes que les détours n'eussent
pu aisément tromper, le lecteur apprendra à pénétrer ce
qu'ils ont laissé entrevoir sous ces formes rapides du style,
imposées par les soins dus à l'administration d'un vaste
empire. Sous un règne comme celui de Louis XIV, nous y
verrons ce que fit en Bourgogne, durant sa longue carrière,
un des plus grands magistrats du XVIIe siècle, en lutte avec
des hommes supérieurs à lui en autorité, mais au-dessous
desquels il ne resta pas par le mérite. » Il est curieux
de voir Nicolas Brulart qui cotait au plus haut l'impor-
 tance de la charge qu'il remplissait, obéir cependant aux
ordres qu'il recevait et faire accorder sa rigide fierté et
sa subordination. Puis, après nous avoir fait connaître
l'homme qui représentait alors si dignement la magistra-
 ture en Bourgogne, cette correspondance nous montre sous
 une impulsion uniforme le jeu des ressorts d'une adminis-