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                   SUR LA FAMILLE DES JUSSIEU.                    407
    «J'ai deux oncles qui existentencore, neveux d'Antoine-Laurent
et élevés par ses soins : Pierre-Laurent de Jussicu qui a été
Maître des requêtes au Conseil d'Etat, secrétaire-général de la
préfecture de la Seine et député de Paris ; Alexis de Jussieu qui a
été aussi Maître des requêtes, préfet de cinq départements et di-
recteur delà police générale du royaume- Les archives des minis-
tères comme celles du Conseil d'État, comme celles de la Chancel-
lerie de la Légion-d'FIonneur les ont toujours appelés de Jussieu.
   « Alexis de Jussieu avait été nommé, en mars 1839, préfet du
Rhône, mais un changement de cabinet l'empêcha de prendre
possession. L'ordonnance royale écrivait également de Jussieu.
    « Moi-même, dans les fonctions plus modestes que j'ai rem-
plies jusqu'à ce jour, je suis nommé officiellement de Jussieu,
tant au ministère de l'Instruction publique qu'au ministère de
l'Intérieur et dans les préfectures de la Loire et de la Charente.
   « Il est vrai que ce n'est pas l'illustration scientifique qui a pu
nous attribuer légalement la particule, elle la supprime plutôt.
Elle ne dit guère les de Buffon, les de Jussieu. Elle dit plus
volontiers les Buffon, les Jussieu. Mais peut-être verrez-vous,
Monsieur le Président, une justification suffisante de notre droit
à cet égard, dans un autre ordre de faits qui ont aussi leur au-
thenticité.
   « Laurent de Jussieu, mon trisaïeul, père des trois premiers
académiciens, eut à faire ses preuves de noblesse et fut main-
tenu dans sa qualité de gentilhomme. Son nom fut, en consé-
quence, enregistré, ainsi que ses armoiries, dans le grand armo-
riai général manuscrit de d'Hozier, conservé à la bibliothèque
impériale de Paris. Il y figure dans la première catégorie qui est
celle des familles pour lesquelles il n'y [a eu ni à contester ni à
suppléer. Je trouve, au milieu d'anciens papiers de famille, un
certificat que je vous transmets en expédition authentique. Il a
été délivré, en 1782,.par des gentilshommes bien connus de
notre cité, M. le marquis d'Albon, M. Lacroix de Laval, M. Ram-
baud, lieutenant en la sénéchaussée et presidial, chargé de
convoquer annuellement la noblesse. Ce certificat constate que
demoiselle Henriette de Jussieu, désirant être reçue , en 17G2,