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AIW1BAL ET LE RHÔNE. 391 que dans celles du Bouchage et de Saint-Benoît, sur sa rive droite, dont il a jeté une portion sur sa rive gauche ; l'on pourra juger d'après cela de ce qu'il a fait dans les siècles plus reculés et de ce qu'il fera encore dans l'avenir. Revenons à notre propriétaire : tout étonné de celte dé- couverte, il se retourna et considéra longtemps !e Gland qui tombe en cascade d'un ravin des montagnes du Bugey, et qui domine de quelques mètres le point où il était; il fut persuadé, ainsi que ses ouvriers, que ce ruisseau avait passé sur ce coteau, pour aller rejoindre le Rhône en face de Yeyrin, dans la direction du pont du moulin du Cerers, en traversant la place de Ciers et longeant la nouvelle roule ouverte en 1858. Ce fait peut encore être attesté par des témoins vi- vants, et en fouillant le terrain que nous venons de désigner. A ce renseignement tout matériel, nous pourrions en ajouter un autre qui n'est qu'un mythe, tradition des Celtes aux Romains, et de ceux-ci au moyen-âge qui en a fait une lé- gende, aujourd'hui tout à fait ignorée; nous ne croyons pas devoir la reproduire dans un ouvrage sérieux. Pour achever les 800 stades que Polybe fait parcourir à Annibal en remontant vers les sources du Rhône, jusqu'au moment où il le quitte pour entrer dans les Alpes, ce gé- néral a dû, parlant de Peuol, suivre la ligne qui de Rous- sillon s'étend jusqu'au Guiers, et passe à Rives ou au Grand- Temps, là où dut être, au dire de Ptolémée,. la séparation des Voconces et des Tricoriens, ou des Tricaslrins des bords du Rhône, puis arrivé au bout de la plaine faire léle de colonne a gauche, pour se rapprocher du Rhône qui s'éloigne, et passer, non à Bourgoin, comme le prétend Buluc (qui va nous suivre dans l'Allobrogie et qui nous quillera à l'entrée dans les Alpes), mais par la vallée de la Bourbre ou dé l'Ainon, venir passer le Guiers au Pont-de-Beauvoisin , Pons belli vicini, pour entrer chez les Allobroges en évitant