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340 BIBLIOGRAPHIE. les réformés savaient quel coup irréparable ils portaient au culte de leurs ennemis. Pendant quatorze ans, la ville resta au pouvoir des calvinistes ; l'église convertie en temple protestant ne fut rendue plus tard au culte catholique que dépouillée de l'argenterie, des ornements et des offrandes accumulées depuis plusieurs siècles ; telle était pourtant l'importance de son trésor que, môme après cette ruine presque complète, ce qui avait échappé à la fureur des protestants ou ce qui put être recueilli par des mains pieuses forme encore aujourd'hui une des plus belles collections de vêtements sacerdotaux pour les cérémonies du culte. L'ouvrage dont nous avons rendu compte ne peut être con- fondu avec ces livres qui, sous une forme brillante, ne font que reproduire les erreurs commises par les devanciers dont ils sont la copie plus ou moins fidèle. M. A. Fabre a soumis son travail à un examen judicieux ; procédant par analogie, par raisonnement ou par preuves, il n'a résolu chaque question qu'après l'avoir étudiée sous toutes ses faces : la tâche était d'autant plus laborieuse que les historiens peu nombreux qu'il pouvait consulter avaient apporté une étrange confusion dans l'exposé des faits. II a dû non seulement apprécier et discuter la valeur de leurs assertions ; mais il a même été obligé de dévoiler les erreurs qui s'étaient accréditées et de combattre des opinions qui avaient reçu la consécration du temps. Parmi nos métropoles, Embrun fut certainement une de celles qui acquirent une grande renommée ; sur ce siège archiépiscopal fondé par saint Marcellin, d'illustres prélats vinrent prendre place et pourtant son histoire était presque oubliée. Avec un zèle digne d'éloges, M. A. Fabre a entrepris de réparer cette injustice et nous devons le féliciter d'avoir réussi dans son noble dessein. Encouragé par le succès qui a accueilli ses efforts, il prépare une seconde édition, accompagnée de pièces justificatives , bulles, chartes, lettres, documents inédits ; cette nouvelle pu- blication se recommande à l'attention des archéologues et des historiens; elle a aussi sa place marquée d'avance dans la biblio- thèque des amateurs dauphinois. Si par ses recherches histori-