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338                       BIBLIOGRAPHIE.

mais après son avènement au trône, il ne lui fut pas permis
de se rendre dans cette cathédrale. M. A. Fabre démontre
l'impossibilité de ce prétendu pèlerinage et attribue l'erreur
des historiens aux généreuses offrandes de Louis XI, qui par
leur date ont pu faire croire à son voyage dans Embrun. Du
reste, les revenus considérables et les oblations nombreuses dont
il avait doté son église lui attirèrent la bienveillance du Chapitre,
qui rappelant l'affection singulière et continuelle du sérénissime
et très chrétien roi Louis, ordonna que, chaque jour, il serait
célébré à perpétuité par un de ses chanoines , une messe
solennelle en l'honneur de la glorieuse Vierge, pour la santé, la
prospérité et les victoires du roi et du Dauphin. La perpétuité
de ces dons et la décision du clergé d'Embrun furent confirmées
par une bulle du Pape Sixte IV, eu date du 23 janvier 1482, par
laquelle le souverain pontife créa le roi et ses successeurs
protochanoines de cette église, ce qui leur conférait le droit de
porter le surplis, la chape et l'aumusse et de prendre place au
chœur immédiatement après l'archevêque, avant le prévôt du
Chapitre et les chanoines.
   Les guerres d'Italie, qui, vers la fin du quinzième siècle,
amenèrent les Français au delà des Alpes dans ces plaines si
souvent foulées par nos soldats, procurèrent à plusieurs de nos
rois l'occasion de s'agenouiller aux pieds du Real. Charles VIII
vint deux fois en pèlerinage à Embrun ; mais il ne se montra
pas aussi généreux que son prédécesseur dont il révoqua la
donation. Louis XII s'arrêta aussi dans cette ville , lorsqu'il
allait conquérir le Milanais. Quant à la visite de François 1 er ,
attestée par plusieurs historiens, elle ne peut être admise
qu'avec réserve et la plus vague incertitude règne sur cette
question. Henri II, revenant du marquisat de Saluées dont il
avait pris possession, se dirigea vers Embrun, où il fut accueilli
avec tous les honneurs dus au souverain. On fit concorder son
arrivée avec l'entrée pontificale de l'archevêque Baltazard de
Jarente. Le clergé rédigea à la hâte un cérémonial pour la
circonstance et le roi, reçu dans l'église en qualité de chanoine,
revêtit le surplis et l'aumusse. La présence du monarque, la