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ANN1BAL ET LE RHONE. 333 Rochemaure et de Montélimarl, et à cinq lieues environ de la Drôme : il est probable que ce général ayant fait mar- cher Hammon avec une forte avant-garde à deux cents stades en avant (soit dix lieues), où il a passé le fleuve, a été aidé el facilité par ce dernier qui est venu h sa rencontre sur la rive gauche, soit pour passer le Rhône, soit pour traverser la Drôme ; et si Polybe et Tite-Live n'ont rendu compte que du passage du Rhône, est-ce une raison pour conclure que l'armée carthaginoise n'a pas passé l'Isère, el qu'elle est réside sur sa rive gauche, chez les Voconces ? Quant à nous, croyant ne pas nous écarter du texte de Polybe, qui est noSre flambeau dans cette marche obscure, nous lui ferons franchir l'Isère comme il a dû franchir î'Âr- dèche el la Drôme ; nous lui ferons traverser le territoire des Voconces, appuyer sur sa gauche pour se rapprocher du Rhône, sans blesser en rien le récit de l'historien grec con- temporain d'Annibal, qui a visité les lieux el nous en a fait une fidèle description, mais peu détaillée ; et suppléant au- tant que possible, par notre connaissance des lieux, à ce que nos deux historiens nous laissent ignorer, nous conduirons, ou plutôt nous suivrons le héros carthaginois à proximité du sol qui, dans notre opinion, a dû servir de lit au fleuve Scorus, dans la plaine, où il a dû faire reposer son armée, la passer en revue avant de s'engager dans les Alpes, à Penol, près la Côte Saint-André, Penol, dont le nom semble indiquer une origine carthaginoise : Penopolis, C'est là sans doute qu'il a reçu la visite de Brancus, ce roi détrôné au- quel il a rendu sa couronne. SCORAS. Nous avons marché jusqu'ici sur une terre ferme, en sui- vant la route d'Annibal sur le bas Rhône. Si nous avons scrupuleusement compté les kilomètres, les stades et les