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330 AN MB AL ET LE RHÔNE. Rhône, le remonte et va le traverser à quatre et même cinq journées de marche de son embouchure, puisque son avant- garde, le cinquième jour, s'avança encore de 200 stades pour obtenir un passage plus facile. Suivant Tite-Live, Annibal, au lieu de s'arrêter à Em- porium (Roses ou Bacara), s'avança jusqu'à Illiberis (Col- lioure), et vint passer le Rhône dans le pays des Volces, sans parler des Bouches-du-Rhône et de la distance où il s'en trouvait ; il envoya Hammon à 25 milles romains, c'est- à -dire à 29 ou 30 kilomètres en avant pour chercher un pas- sage plus commode, el 500 hommes, pendant le passage, vers les Bouches, pour reconnaître l'armée de Scipion , qui sans doute le suivait sur la rive gauche. Si, comme le prétend M. Larausa , Annibal a passé le Rhône à Roquemaure, à une bonne journée ou une journée et demie de la plaine entre Bellegarde et les Bouches-du- Rhône, el qu'il ait mis encore quatre journées pour arriver à la jonction de la rivière Scoras, suivant Polybe ; à la rivière Arar, suivant les uns; Isara ou Bisarar , suivant les autres, il n'aura mis que cinq à six journées pour y arriver, au lieu de huit, comme le dit positivement Polybe. Arrivé à ce point, où se trouve le nœud gordien de cette discussion que nos commentateurs ont cru avoir tranchée avec leur plume, nous allons suivre, sur la rive gauche de l'Isère, le héros carthaginois qu'ils conduisent en Italie. Sans entrer dans le pays de ces Allobroges si redoutés, Annibal fait mettre bas les armes au frère cadet de Brancus, qui s'était emparé de la couronne, el remet l'aîné sur le trône. Du quadrilatère que forme l'Isère , le Rhône el les montagnes des Alpes, ils font une île et un delta. Le roi et les habitants de cette île, dans laquelle il n'ose pas entrer, fêtent Annibal, lui fournissent les subsides de loule nature, et lui envoient des soldats pour éclairer sa marche et le pro-