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                             COMPTË-RENDU.                               289

qu'elle avait fait naître, et l'on peut dire qu'à la manière
dont cette belle traduction de l'œuvre d'Orcel a été réalisée,
il y a aujourd'hui deux créateurs. Et cette splendide épreuve
avant la lettre dont l'auteur lui a fait hommage, l'Académie
a voulu en décorer la salle de ses séances, en la plaçant
sous vos yeux pour en conserver éternellement le souvenir.
   Le temps ne me permet pas de vous entretenir en détail
de deux intéressantes lectures de M. Martin-Daussigny sur la
Restauration des Å“uvres d'art, et sur la Reproduction des
médailles par la gulta-percha.
   L'artiste, quand il restaure une Å“uvre d'art, doit avant
tout, loin de chercher à briller en faisant ressortir son tra-
vail , mettre tout son art a le dissimuler, de telle sorte qu'il
ne soit pas aperçu ; les parties qu'il rétablit doivent être
conformes a l'ensemble, de manière que l'œuvre restaurée
ne paraisse nullement une œuvre nouvelle : remettre à neuf
un tableau ou une statue, c'est les dénaturer ; c'est leur
enlever cette empreinte du temps qui leur donne leur cachet
et qu'il faut toujours respecter. Agir autrement, c'est don-
ner un démenti a la date des ouvrages anciens et leur ôter
la plus grande partie de leur prix (20).
   La Reproduction des médailles par la gutta-percha est
une découverte qui rendra les plus grands services à la
numismatique; le procédé d'imitation de MM. Coste et
Vacheron a été poussé a un tel point de perfection qu'il est
bien difficile a l'œil le plus exercé de distinguer les copies

   (20) Il faut, pour réussir dans cette branche de l'art, non seulement
beaucoup de soin, de conscience et une grande habileté de main, mais
encore l'artiste a besoin d'être instruit de tous les procédés d'exécution
qui ont été en usage depuis l'antiquité jusqu'à nos jours ; il doit en outre
avoir étudié tous les styles, et toutes les époques, et posséder une connais-
sance approfondie de la nature des substances employées dans tous les
temps, tout aussi bien que do celles dont il se sert lui-même.

                                                               H)