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COMPTE-RENDU. 275 admiré comment la science moderne, par ses méthodes rigoureuses d'analyse et de synthèse, peut, en explorant les moindres débris, reconstruire l'histoire du passé, et ressus- citer en quelque sorte des séries d'animaux dont les races se sont depuis longtemps éteintes sur notre globe. Comme contraste à côté des types de ces grandes espèces animales, un de vos collègues , dont les publications ento- mologiques ont rendu le nom européen, vous a commu- niqué un nouveau fragment de son histoire des insectes ; il s'est attaché à vous dévoiler les mœurs des anguslipennes. M. Mulsant a fait observer que ce ne sont pas en général les coléoptères les plus empressés de saluer le réveil prgitanier de la nature. Tous, au reste, ne fréquentent ni les mêmes lieux ni les mêmes lignes isothermes ; quelques-uns, comme les calopes, aiment la froide température des contrées du Nord, ou de nos montagnes alpines ; d'autres, comme les sténostomes, recherchent l'air échauffé de nos provinces du .Midi; quelques autres, comme les nacerdes, s'éloignent peu des plages baignées par les océans. — En passant de l'état de larves à leurs formes dernières, ils délaissent tous pour jamais la nourriture grossière qu'ils dévoraient dans leur premier âge, pour demander aux fleurs des aliments plus exquis ou plus savoureux. Tous les coléoptères de cette tribu ne choisissent pas les mêmes heures pour faire la cour aux plantes; ceux qui ont une activité diurne se reconnaissent en général à la fraîcheur ou à la beaulé de leur robe; et ceux qui préfèrent soit les douteuses clartés du crépuscule, soit les heures plus tranquilles de la nuit, trahissent facilement par leur livrée leurs habitudes lucifuges. La médecine, bien qu'une autre enceinte plus spéciale soit consacrée a ses communications habituelles, a tenu néan- moins à honneur de figurer dans le cadre de vos travaux, qui ont embrassé toutes les sciences.