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COMPTE-RENDU. 269 entre Châlons et Mâcon, une région déprimée que notre savant collègue désigne sous le nom de Concavité bour- guignonne; c'est dans cette enfonçure du sol que convergent, par une singulière fatalité, toutes les eaux pluviales qui tombent sur une immense surface, depuis les sources de la Saône jusqu'à son arrivée près de nos murs -, et, en effet, par suite de la disposition topographique de cette vaste concavité , on voit en même temps la Seule y arriver de l'est, le Doubs du nord-est, la Haute-Saône du nord, la Tille et la d'Humé de l'ouest, la Grosne du sud-ouest, et la Chalaronne du sud-est ; ainsi, par la concentration de toutes ces rivières enflées par les pluies, il s'effectue, dans un instant donné, un énorme rassemblement d'eaux pluviales qui, prenant leurs cours vers Lyon, y amènent, avec une rapidité inouïe, ces flots immenses dont les effets si désastreux ne sont que trop connus dans l'histoire lyonnaise. L'imagination, effrayée de la puissance irrésistible de ces inondations diluviennes, je demande s'il est des obstacles capable deJeur être oppo- sés. La science moderne, ne pouvant s'attaquer a leurs causes mêmes (4), n'a trouvé d'autre remède que l'exhaus- sement de nos quais et du sol de la cité. M. Bineau vous a lu un savant mémoire de chimie expéri- mentale Sur la densité des vapeurs surchauffées du soufre, du phosphore et de l'arsenic. L'habile professeur a constaté et vous a fait observer combien ces densités étaient variables, et combien ces anomalies se trouvaient peu d'accord avec les (4) On a espéré trouver un préservatif efficace dans le reboisement des montagnes, parce que les forêts, en retenant les eaux pluviales un certain temps dans leur feuillage et la pelouse du sol, ralentissent leur écoulement, amoindrissent ainsi leur masse, et peuvent, en empêchant leur concentra- tion simultanée ou à court intervalle dans le même espace géographique, prévenir ces grandes inondations qui désolent le littoral de plusieurs de nos fleuves.