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288 ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES.
il s'agit d'un mari qui cherche et trouve le moyen de guérir
sa femme du vice d'avarice. Mais j'aime mieux surtout la
Sabotière, de M. Amédée Achard : il y a des pages char-
mantes dans ce petit roman dont la donnée est passablement
mélancolique, je dirais môme mélodramatique : il s'agit d'un
père qui fait mourir sa femme de chagrin et qui expie ses
torts par la conduite de sa fille, que l'auteur cependant em-
pêche, par une conclusion sagement hâfée, de devenir
odieuse au lecteur. Il y a là des types soigneusement traités,
de vrais paysans pour lesquels M. Achard a su éviter la
charge. Mais après avoir dit que ce roman est bien pensé,
bien conduit, est-i! besoin d'ajouter qu'il est admirablement
exprimé : apprendrai-je quelque chose à mes lecteurs en di-
sant cela?
XL —M. l'abbé Cochet aélésurnomméà juste litre le nécro-
polilain : il s'est voué à une branche neuve, originale, émi-
nemment curieuse de la science archéologico-historique et rend
de vrais services au monde savant. Ses recherches sont de la
plus grande importance pour le passé de nos annales et pour
connaître en détailla période la plus obscure, la plus ignorée
de notre société. La Normandie souterraine a été son début
dans ce genre, et ce début est un véritable coup de maître;
il continue aujourd'hui en nous dotant du travail le plus com-
plet à propos du tombeau d'un des premiers de nos rois. Je
dis à propos, car il est encore plus question, dans ce volume,
de la société franque que de Childéric Ier et de son tombeau,
dont la découverte amenée fortuitement par des travaux de
réparation à l'église Saint-Brice de Tournay, et faits, le
27 mai 1653, par un ouvrier sourd et muet, provoqua une
si vive émotion dans le monde savant et a si justement con-
tinué d'y causer une incessante préoccupation..M. l'abbé
Cochet commence par examiner les ouvrages des auteurs
qui ont étudié ce tombeau, puis il trace une rapide esquisse