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232                   VIE PRIVÉE EN BOURGOGNE

   Les dépenses vraiment royales que faisaient le Duc et la
Duchesse de Bourgogne, je l'ai déjà dit, ce n'est pas dans
les escroes qu'il faut les chercher : elles sont consignées
dans les comptes des officiers préposés à cette comptabilité
spéciale. Un d'eux, maître Josset de Halle, orfèvre, négo-
ciant, maire de Dijon, et de plus valet de chambre du Duc
et son argentier, a pris soin d'inscrire la plus grande partie
de ces dépenses dans des inventaires précieux qui existent
encore (1).
   L'hôtel profitait largement du bon marché .du pain, de la
viande et du vin, mais en revanche il trouvait dans le prix
d'une foule d'autres objets indispensables une compensation
 à celte économie. En étudiant les extraits des escroes qui
accompagnent ce travail, on remarquera que la grande ma-
jorité des articles ont rapport à des objets dont l'usage géné-
ral n'était pas le privilège exclusif de la classe riche. Les
uns correspondent aux besoins impérieux de toute humaine
créature, et plus particulièrement de la classe populaire ; ce
sont les objets de première nécessité, dont la valeur est gé-
néralement modique : les autres concernent les objets d'un
prix plus élevé, et peuvent donner une idée des conditions
de la vie moyenne. Quant aux dépenses princières, elles y
sont représentées aussi, mais avec bien moins de dévelop-
pement. De ces renseignements, étudiés dans leur ensemble,
il me semble résulter, et il sera facile de vérifier cette asser-
tion, que les gens de moyen état, c'est-à-dire les bourgeois,                  «
auxquels je réunis la foule des petits gentilshommes, étaient
moins heureux, dans la signification relative de ce mot, que


   (J) Il existe aux archives de la Côte-d'Or les comptes de l'argentier de
1386/7 et 1387/8. — Comme ils sont loin de contenir la totalité des dé-
penses, il ne faut pas les séparer de ceux de la recette générale, leur com-
plément nécessaire,