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CE LA TÉTE-D'OR. 213 périeurs de l'Hôtel-de-Ville, il vit entrer dans la cour de la Tèfe- d'Or deux charrettes chargées de sacs de farine. 11 fit aussitôt appeler M. Journet, commandant un poste de vingt-cinq cava- liers, et lui montra le chargement de farine. Journet partit im- médiatement avec ses cavaliers, et malgré les balles, les deux charrettes, une heure après, rentraient triomphalement dans la cour de l'Hôte!-de-Ville. Un parent de Claude Péricaud m'a ra- conté le fait, et il le tenait de M. Journet lui-même, qui était propriétaire et demeurait rue des Quatre-Chapeaux. Ce malheu- reux Péricaud, victime de la Terreur, fut exéeuté sur la place Bellecour. XIV. La valeur de la propriété des hospices, aux Broteaux, s'ae- croissait dans une progression prodigieuse : nous avons vu plus haut que les deux domaines de la Tète-d'Or et de la Part Dieu furent estimés, en 1763, 200,000 livres; eh bien! en 1799, la ferme du premier s'élevait à 18,800 francs, celle du second à 21,000, et cependant des masses importantes de terrain avaient été aliénées. En 1800, les actionnaires du pont Morand, après en avoir obtenu la permission de l'administration des hospices, firent planter des allées d'arbres, dans les différentes rues du plan de distribution des terrains appartenant à l'Hôtel-Dieu. En 1809, les administrateurs des hospices rétablirent l'usage d'aller faire , en corps , une visite générale des propriétés des Broteaux, et de terminer cette promenade par un dîner dans la ferme de la Tète d'Or. Cette visite et ce banquet étaient une vé- ritable fête de famille, et avaient pour les administrateurs un charme qui tenait autant à l'agrément de la société qu'à une réunion champêtre. Avant l'aliénation du domaine cet usage était déjà tombé en désuétude, et cela n'a rien d'étonnant. Le quar- tier avait changé peu à peu; les maisons et les guinguettes l'en- vahissaient de proche en proche, et c'est de lui qu'on pouvait dire : quantum mutatus ab Mo. Dès lors le charme de la campa- gne n'existait plus au même degré.