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210 NOTICE SUR LE TERRITOIRE plantations et ce bac furent l'origine du cours et du pont Mo- rand. La promenade qui occupait l'emplacement du susdit cours avait reçu le nom de Grande-Allée. En 1765, les recteurs prirent la résolution de construire une maison à l'extrémité de la Grande-Allée. Parmi les considérants dont ils appuyèrent leur-entreprise je remarque le suivant : « On « pensait que la promenade ouverte en ce lieu, n'offrant à son « extrémité qu'une vue perdue et sans objet, deviendrait plus « agréable en la bornant par une maison construite d'après les « plans et devis du sieur Munet, architecte. » C'est bien le cas de faire observer ici combien cette réflexion est remplie de jus- tesse. De notre temps on pense tout le contraire, et l'on croit gué plus une ligne est droite et longue et plus elle est dans les conditions du beau. Cette idée malheureuse a fait commettre une multitude de fautes irréparables, et elle règne si obstinément dans les tètes que l'expérience ne parvient pas même à la dé^ trôner. Les administrations municipales ne sont en général com- posées que d'hommes d'affaires qui, dans les questions d'em- bellissement se préoccupent seulement de la question utilitaire. Comme la ligne droite est incontestablement le plus court che- min pour aller d'un lieu à un autre, cette vérité mathématique est devenue un idéal qui seul a le privilège d'exciter leur atten- tion. Un plan tracé en cette même année, 1765, nous montre deux routes en ligne droite, perpendiculaires au Rhône, dont l'une est nommée Allée des Soupirs, l'autre Allée des Désirs. Il liasse de papiers appartenant à cette époque une note sans date, ainsi conçue : Produit des vers à soie. DÉPENSES. RECETTES. 1769 4,344 liv. 4,879 liv. 1770 3,288 » 1,441 » 1771 5,659 » 6,425 » 13,291 » 12,745 » Excédant de < 3 546 » 13,291 »