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                   DE LA DIGNITÉ DE L'ART.                   189

nique. Si elle a rompu avec les traditions spiritualistes, elle
a gardé les traditions matérielles et pratiques dS l'art, l'unité,
l'harmonie et la vie. Elle a même apporté son contingent de
progrès dans ces qualités qui sont a son point, de départ,
comme une réaction contre cet idéalisme impossible, où
tout était factice et de convention. Voilà a quel point de vue
elle a sa raison d'être. La nature humaine est ainsi faite
qu'elle réagit toujours contre un excès par un autre excès.
Le réalisme est donc la conséquence portée jusqu'à ses
limites extrêmes d'une réaction faite contre les dernières
conséquences d'un idéalisme qui en était arrivé à un point où
 ses productions cessaient d'être aussi du domaine de l'art
 et rentraient dans la catégorie des œuvres manuelles. Il en
 était ainsi, parce que les grands principes fondamentaux de
 l'art étaient délaissés et remplacés par des règles et des
 conventions que les érudits avaient établies comme seul
 but et seul caractère du beau. Le beau a son critérium dans
 la nature ou dans les aspirations de l'âme humaine. Il n'est
 pas tellement absolu dans la forme, qu'il ne soit multiple,
 varié et individuel, comme toutes les œuvres de la création.
 Avec ce point de départ l'art naît, se développe et grandit
 constamment. Donnez-lui des règles qu'il doive suivre et
 regarder comme immuables , ces langes, qui l'étoufferont
 dans son enfance, lui serviront bientôt de suaire.
   Toujours froide et compassée, raide et sans vie, ne de-
mandant à la nature que ce qu'elle pouvait lui donner pour
établir des règles et des proportions qu'elle appliquait à
tous, l'école idéaliste manquait constamment de vérité, de
caractère et d'imprévu.
   Aussi, nous le demandons, étaient-ils du domaine de l'art,
tous ces personnages jetés dans le même moule et n'ayant
de varié que leurs noms grecs ou romains, toujours acadé-
miquement posés, bien lissés, bien peignés, ne péchant