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130 NOTICE SUR LE TERRITOIRE bre 1787 accommoda les parties en accordant le droit au Sémi- naire, dans le cas où il serait reconnu que sa propriété eût, par l'effet des ouvrages entrepris, une contenance moindre, de rece- voir une indemnité après estimation d'experts Nous avons vu plus haut que le courant principal s'étant établi le long de la digue, un alterrissement considérable augmenta la superficie du broteau Lambert ou de Vassieux. Ce fut l'île Chevaline ; située entre deux, qui paya les frais du procès; mais ses matériaux se déposèrent naturellement en aval et n'allèrent pas accroître la contenance des terres placées vis à vis. Il semblerait que le Séminaire ne se contenta pas du susdit arrangement : ce fut probablement en présence de nouvelles difficultés suscitées qu'intervint un arrêt du conseil d'Etat du roi, rendu dans la séance tenue à Versailles le 14 novembre 1757. Cet arrêt fait cession à I'Hôpital-Général de Lyon de tous les atter- rissements qui se déposeront le long de ses possessions aux Bro- teaux, depuis le haut de la Tête-d'Or jusqu'au faubourg de la Guillotière, et repousse les prétentions du Séminaire sur ce point. Autrefois les devis n'étaient pas plus une vérité qu'aujourd'hui. En 17(il, les travaux de la digue de la Tète-d'Or avaient déjà épuisé le crédit de -471,798 livres, et il s'en fallait de beaucoup qu'elle fût achevée. Le Rhône avait trompé tous les calculs, ou pour mieux dire l'ingénieur s'était trompé. On sait que pareille chose arrive de nos jours et que parfois des ponts s'écroulent avant même d'être achevés ; les uns disent que c'est la faute de la rivière, les autres celle du constructeur. La digue, afin d'at- teindre le but proposé, devait être prolongée de soixante toises. Le roi ordonna que les deux tiers seraient payés par la ville de Lyon et l'autre tiers par l'hospice , auquel on abandonnait les atterrissemcnts du fleuve. La ville devait se rembourser sur le produit du péage de l'ïle-Barbe. La somme présumée suffisante pour l'achèvement de la digue se montait à 45,930 livres, dont le tiers à la charge de l'hô- pital fut avancé, en grande partie, par M. Àmable Chauvel, l'un des recteurs chargés de la surveillance de l'entreprise. Malgré