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                          DE LA TÈTE-D'OR.                            149
 rent, en 175C, un mémoire qu'ils adressèrent au roi (1). Bientôt
après, le sieur Deville, ingénieur en chef de la généralité de Lyon,
 fut commis pour lever le plan et faire le devis des ouvrages à
 entreprendre, afin d'arrêter les envahissements du fleuve. On
décida qu'on construirait une forte digue de 210 toises de lon-
gueur. L'intendant de Lyon, le sieur Bnrtin, fut chargé de l'ins-
pection des travaux et de juger, à l'exclusion des tribunaux
ordinaires, toutes les contestations qui pourraient survenir rela-
tivement à l'exécution des dits ouvrages. Le dsvis se monta à la
somme de 171,758 livres. Je ferai remarquer que la centralisa-
tion ne date pas de notre époque, puisque nous voyons ici le
représentant de l'autorité centrale intervenir d'une manière abso-
lue, quoique la dépense fût supportée en entier par la ville de
Lyon et l'Hôtel-Dieu, la première y entrant pour les deux tiers
et le second pour l'autre tiers. La ville était d'autant plus inté-
ressée à l'exécution de ces travaux que, pendant les grandes
crues du fleuve, un courant s'établissait dans les parties basses
des Broteaux et allait passer au bout du pont de îa Guillotière,
ce qui interceptait toute communication entre Lyon et le Dau-
phiné, sur lequel aboutissaient les routes d'Italie, de Grenoble
et de Marseille.
   Le séminaire de Saint-Irénée était propriétaire d'une partie
du broteau Lambert ou de Vassieux : ses administrateurs atta-
quèrent l'Hôtel-Dieu au sujet de la digue projetée sur le terril
toire de la Tète-d'Or, prétendant que leur propriété serait me-
nacée par le rejet du Rhône, du côté de Saint-Clair. On leur ré-
pliqua que leur île, beaucoup plus considérable qu'autrefois, s'é-
tait augmentée au détriment du domaine de l'hospice, dont les
terres avaient été charriées sur les bords de la susdite île. Ce
fait me paraît fort contestable parce que la sédimentation in-
voquée devait provenir de matériaux amenés de loin et non du
déblai de la rive opposée. Quoi qu'il en soit, un rapport fut fait
au roi en son conseil, et une ordonnance royale du 14 novem-

  (1) La plupart de ces détails et les suivants sont puisés dans l'Histoire
du grand hôpital de Lyon, par Dagier, 1830,