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131           EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES

 se faisait a Cluny, nous donne une idée de ce qui devait se
 faire à Mâcon.
     Les Anniversaires communs et quotidiens, n'étaient autre
 chose que le tribut payé chaque jour, dans la lecture du
 nécrologe, a la mémoire bénie de tous les frères ou affiliés
 décédés à pareil jour. Aujourd'hui encora, on en retrouve à
 l'office canonial de Prime, des traces bien marquées, et l'on
 fait les prières des défunts. On nourrissait autant de pau-
vres qu'il y avait de noms dans le nécrologe du jour. A
Cluny, quand'la Congrégation fut devenue européenne, il
 eût été bientôt matériellement impossible de faire face long-
temps à cette obligation. Cette impossibilité est le motif du
statut XXXII, de Pierre-le-Vénérable, qui limite a cinquante
 pauvres par jour, le nombre de ceux assistés à l'intention
 des défunts , quelque nombreux qu'ils pussent être jamais.
    Les anniversaires personnels avaient souvent une origine,
 une forme et une signification particulières. C'est a table
 aussi' bien qu'au chœur, qu'ils se célébraient. Les frères,
 ces jours-là, recevaient du poisson, contre l'ordinaire et un
peu plus de vin. C'étaient à ceux qui désiraient jouir d'un
pareil anniversaire a y songer dès leur-vivant et à pourvoir
par quelque fondation au surcroît de dépense qu'il occasion-
nerait. Des rois d'Espagne et d'Angleterre, saint Hugues lui-
 même et le comte Guy de Mâcon avaient fait des fondations
de ce genre. Ils invitaient les frères à se réjouir, chaque
année, au jour où il aurait pïu a Dieu de les appeler, et à
faire un peu la fête jusqu'au réfectoire. Signe admirable de
foi ! Hommage expressif rendu a l'immortalité de l'âme !
Pour le chrétien, la vraie vie commence a la mort, la mort
corporelle est la fin de nos erreurs et de nos vices. Le ciel
est le festin des noces de l'Agneau : Epulari autem etgau-
dere oportebat, quià fraler luus hic mortuus eral et revixit,
perlerai et invenlus est. Voilà les sentiments surhumains