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•128 DE L'HOMME. l'esprit, reconnaissant l'ordre saint de cet ensemble, avait vu la vérité bien mieux que ces prétendus sages. Si l'on n'applique pas les lois de la raison a l'étude de la nature et de ses phénomènes , on ne pourrait les connaître. Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse. La raison décide en maîtresse ; Mes yeux, moyennant ce secours, Ne me (rompent jamais en me mentant toujours. (LAFONTAIKE.) Si l'esprit n'était pas excité par les actes de la nature, ses pensées seraient des formes vides. Il aurait la science et ne saurait rien. La nature démontre que ses différents modes d'actions sont inséparables. Elle démontre qu'elle est infinie dans ses sphères d'activité, finie dans ses phénomènes. La nature témoigne qu'elle n'a pas conscience. Par conséquent l'esprit est éclairé par une lumière qui n'arrive pas des sphères de la nature. Il porte en lui une révélation surnaturelle, une notion de Dieu. Je m'arrête. Que de questions soulèveraient encore cet enseignement de l'histoire de la nature ! Où est cet empire de Dieu ? qu'est-ce que Dieu ? Est-ce qne l'inconnu peut se réfléchir dans le connu comme dans un miroir? Cette loi de transition de semblables à semblables, du simple au composé, au plus parfait, peut-elle légitimer notre croyance à un éternel encore voilé ? C'est en vain que la raison hu- maine cherche en dedans de ses limites uue mesure pour ce qui est hors de ses limites. Ce globe terrestre est beau, mais est-il le plus beau de ceux qui semblent nous appeler de loin ? Elle est merveilleuse cette enveloppe animique de l'esprit, mais est-elle la plus merveilleuse ? La lumière de la conscience est brillante ; par elle l'esprit illumine l'obscurité de la nature, mais est-elle la plus brillante ? Dans ses pressentiments l'esprit est traversé par des .rayons qui arrivent de l'empire de Dieu, de cet empire où brille une lumière plus vive que celle de la raison.