Revue du Lyonnais » série 2 - n°20 ( 1860 ) » pp.103

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 l'expérimentateur contraint la nature 'a lui répondre. L'ex-
 tension de la connaissance de la nature exerce une grande
influence pratique sur la vie de l'homme. La domination
de l'homme sur la nature, l'utilisation de ses richeses
dépendent de la connaissance de ses lois.
    Les sciences naturelles contiennent toutes les observations
faites "dans cette étendue qui est a notre portée et que
nous appelons nature. Elles commencent par l'observation
et l'expérience pour continuer par la théorie. L'expérience
est le moyen, la théorie est le but. Dans le domaine inor-
ganique on est arrivé aux lois les plus simples qui expliquent
les phénomènes les plus compliqués. Au contraire, dans
le domaine de la vie organique on en est encore réduit, le
plus souvent, à une pure description. Dans cette, dernière
série de sciences, la physiologie est encore très-obscure
parce que les rapports entre les forces de la vie, celles de
la chimie et de la physique, ne sont pas encore bien établis,
et que la psychologie n'y a pas encore une place déterminée.
    Les plus grands progrès ont été accomplis dans la méca-
nique du monde, dans l'histoire de la nature, dans la
physique dynamique et dans la chimie.
    La nature ainsi étudiée, le voile du merveilleux et des
mystères tombe. Cesse-t-elle pour cela d'être une source de
sentiments poétiques et religieux? La grandeur et la beauté
de la nature se montrent dans toute leur vérité, dans toute
leur pureté aux yeux de celui qui la connaît. Seulement
son admiration pour la nature n'est plus le résultat de
l'ignorance ; mais bien de la science. Le temple de la nature
est toujours un temple, quoique sa construction ne soit
plus une énigme indéchifrable. Et nous répéterons avec un
de nos collègues :
  La terre est un métier, comme elle est un poème.