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DU XVIIIe SIÈCLE. 93 mandoient, le frappa si rudement de sa canne, qu'il le laissa comme mort. On a cherché à accommoder l'affaire chez le Commandant, et il a été con- venu que le comte donnerait sept louis de dédommagement, mais cet accommodement a été suspendu, parce que l'homme blessé est très mal et que s'il meurt on veut poursuivre l'affaire. • Aoust. Nous avons, depuis quelque temps, lo prince Henry, frère du roi de Prusse. C'est un petit homme très laid ; on assure qu'il a beaucoup d/esprit, l'Archevêque le fcstine tous les jours, et comme il a chez lui M me de Montazet, sa nièce, il invite beaucoup de dames. Il va tous les jours à la Comédie, où il y a beaucoup de mode, à cause de M"*"8 Veslris et de Préville. Il doit dîner un de ces jours à la Charité, où les deux bureaux se réunissent. Il doit voir aussi des expériences de magnétisme, assister à la séance de l'Académie et voir la campagne de M. Poivre à la Fréta (1). 23 aoust. Nous perdons notre Intendant (2). C'est M. Tcrray, Intendant de Limoges, qui le remplace ; la Société en est au désespoir. On à voit chez lui bonne table, grand monde, l'automne on alloit à la campagne, des fêtes, la Comédie, grand luxe, au lieu qu'on prétend que le futur In- tendant n'aime pas la dépense ; que sa femme très aimable donne dans les sciences, surtout la chimie. 5 septembre. Relâche extraordinaire au théâtre, à cause de la mort de Mmc Lobreau,les comédiens ont cru devoir cette marque de respect à unean- cienne et bonne directrice. Elle a été regrettée généralement et plus particu- lièrement des pauvres de la paroisse de Saint-Pierre. Il paroit un nouveau journal qui va faire tomber celui déjà connu sous le titre do Lyon. Il est tout différent et s'annonce pour un but très utile, il est intitulé: Journal de la 'Langue française, rédigé par M. Domergue et un abbé Brunel, la sous- cription annuelle de deux cahiers de 36 pages in-12, est de 12 livres. M. A — a fait dernièrement au Cercle une fameuse partie de trictrac, contre M. Barthe, l'auteur des Fausses infidélités, qui est depuis quelques jours ici. A une séance de l'Académie, il a lu des fragments d'un très joli poème, sur l'art d'aimer, et à un souper chez M. Basset, lieutenant de Police, il fit part d'une nouvelle comédie détestable pour le dialogue et l'intrigue, les comédiens l'ont refusée. (1) Charmante villa sur les bords de la Saône , aujourd'hui à M™0 de S,, elle a été abî- mée par le chemin de fer. (2) M. de Flesselles.