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LETTRES INÉDITES DE F. OZANAM (1) A ERNEST FALCONNET. Paris, le 10 février 1832. Ta lettre m'a causé un bien vif plaisir ; c'est une si douce chose que d'amicales causeries ! J'ai vu que tu persévères dans les voies de la philosophie catholique et que tu te prépares à en être un jour le digne défenseur. C'est bien. Nos rangs sont plus nom- breux que nous ne le croyions ; j'ai trouvé ici de jeunes hommes forts *n pensées et en sentiments généreux qui consacrent leurs réflexions et leurs recherches à cette haute mission qui est aussi la nôtre. Chaque fois qu'un professeur rationaliste élève la voix contre la Révélation, des voix catholiques s'élèvent pour répondre. Nous sommes unis plusieurs dans ce but. Déjà , deux fois, j'ai pris ma part de ce noble labeur en adressant mes ob- jections écrites à ces Messieurs. Mais c'est principalement au cours d'histoire de M. *** que nous avons réussi. Deux fois il avait attaqué l'Eglise ; la première en traitant la papauté d'insti- tution passagère, née sous Charlemagne, mourante aujourd'hui; la seconde en accusant le clergé d'avoir constamment favorisé le despotisme. Nos réponses lues publiquement ont produit le meilleur effet, et sur le professeur qui s'est presque rétracté, et (1) Nous avions publié, l'année dernière, dans notre livraison de sep- tembre, quelques lettres inédites d'Ozanam, adressées à un ami intime, à M. Ernest Falconnet, aujourd'hui avocat général à Pau. Nous n'os'ons es- pérer de nouvelles communications tant nous craignions qu'on ne trouvât nos sollicitations indiscrètes. Aussi est-ce avec une profonde reconnaissance que nous avons reçu un second envoi de ces lettres si pleines de faits in- téressants, si flatteurs pour celui à qui elles sont adressées et où Ozanam a mis tant de sensibilité, d'intelligence et de cœur. A. V.