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70                 NOTICE SUR LE TERRITOIRE
prirent peu à peu des travaux de protection , et peu à peu les
inondations devinrent plus fréquentes, dans notre ville basse : en
effet, les eaux divagantes, successivement recueillies, furent
rejetées sur le delta de Lyon.
   A l'époque Gallo-Romaine, la partie de Lugdunum, située
entre nos deux rivières, existait sur un sol bien au-dessous du
niveau actuel, et elle eût été inhabitable , si les eaux, après la
moindre pluie, se fussent élevées comme nous le voyons main-
tenant. Il ne faut pas croire que cette partie basse de la ville ne
consistât qu'en terrains vagues ou broteaux, dépourvus de toute
population. Il est inutile de prouver ce que tout le monde sait,
que le quartier d'Aiaay, au confluent des deux rivières, illustré
par le temple d'Auguste, devait nécessairement contenir de
nombreuses habitations ; mais il n'était pas le seul couvert de
constructions. Les différents travaux entrepris, durant ces der-
nières années , par la compagnie des eaux, nous ont démontré
l'existence de mosaïques ou d'autres pavements romains, sur
divers points de notre ville basse j ainsi dans la rue Saint-Pierre
et dans la rue Grenette on a pu en voir, à une grande profon-
deur au-dessous du sol actuel. L'histoire nous apprend que saint
Pothin, au I er siècle, eut un oratoire sur l'emplacement de
Saint-Nizier, et la crypte située au-dessous de l'église est proba-
blement établie au niveau de cet antique oratoire.
   Qu'on ne dise pas que le lit des rivières s'est exhaussé succes-
sivement et que par conséquent la ville se trouvait bien au-
dessus d'elles ; car la prise d'eau du Rhône , près du village de
Neyron, [dont j'ai parlé précédemment, se trouve encore dans
des conditions normales d'immersion.
   M. Four-net en conclut ( Revue du Lyonnais , 1842 , t. 16 )
que si le Rhône tend à être engorgé par les graviers qu'amènent
les affluents, les eaux ont la puissance de balayer successive-
ment ces dépôts. On doit donc penser que le fleuve , depuis un
temps immémorial, est arrivé à un état régulier. Je ferai re-
marquer,-à propos de ce prétendu exhaussement du lit des ri-
vières , que les piles du pont de la Guillotière, qui datent de
plusieurs siècles, ne sont pas encombrées de cailloux x et que la