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DE LA ÃÊTfi-D'OR. 69 s'était augmentée et présentait une superficie de 306 bich. 1/4 — 39 hect. 59. — Cependant, en 1763 , on se plaignait du mal occasionné à File Lambert ou de Vassicux, par la digue de la Tète-d'Or. Il est à présumer, qu'une fois cette digue établie, le courant principal se forma peu à peu entre elle et l'île Chevaline, qui fut continuellement rongée par la rivière ; tandis que sur la rive droite , les eaux moins profondes , et rejetées à gauche par l'escarpement de Crépieu, formèrent naturellement des dépôts successifs. V. Je présume que l'on peut , sans encourir l'accusation de don- ner dans des fantaisies d'étymologiste, penser que cette île Che- valine avait reçu son nom de ce qu'on y laissait paître des che- vaux en liberté, ainsi que cela se voit encore dans l'île de la Camargue. Si l'on m'objecte, pour ces animaux, le danger des inondations, je répondrai par l'exemple susdit du delta du Rhône, et, d'ailleurs, je crois que les chevaux, poussés par l'instinct de la conservation, savent bien se soustraire au péril, en gagnant à la nage une rive moins exposée. Au reste, autrefois les inondations devaient être beaucoup plus rares qu'aujourd'hui, et je vais me permettre une digres- sion , à ce sujet. Deux raisons contribuaient à empêcher, ou du moins à atténuer singulièrement la fréquence du fléau, et sur- tout le degré d'élévation des eaux, qui trouvaient un écoulement dans une multitude de bras, n'existant plus de notre temps. D'abord l'immense développement de là végétation forestière , divisant et retenant les eaux de pluie, ne leur permettait pas de prendre en masse un écoulement subit. En second lieu, l'ab- sence de travaux, pour contenir les eaux dans leur lit, donnait au Rhône en particulier, près de Lyon , pleine liberté de diva- guer au milieu de l'immense plaine des broteaux, dont certaines dépressions servaient alors de canaux de dégorgement. Dans ces conditions, le fleuve perdait en hauteur ce qu'il gagnait en hori- zontalité. Les propriétaires, les communes et l'État, jaloux de garantir leurs terres, sans cesse corrodées par les eaux, entre-