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36 BURGONDES. parcequ'ils nornoyent , en leur langue , telles lentes ou couvers, Bourgs, à l'advanture d'un mot grec, qui veut dire Tours; de la, commencèrent-ils aussi d'être appelez Bour- guignons, et de perdre le nom de Vandales (1). » XXII, M. Rogel de Belloguet, d'ordinaire si habile et si sûr dans sa critique, nous paraît avoir été moins heu- reux dans l'élymologie qu'il a voulu lui-même donner du nom des Burgondcs, après en avoir renversé bien d'au- tres. De même que Gilles Boucher (2) et que M. Gaupp(3), M. Belloguet attribue aux Burgondes une origine Scandinave; el, partant de cette origine, il pense que leur nom a pour racine, les mots bor el kundar qui, dans les vieux dialectes de la Suède et de la Norwége, signifient vent el fils. « Le lecteur, dit-il, sera probablement surpris de rencon- trer, par la suite, chez les anciens Bourguignons, la présence et peut-être la domination d'un élément Scandinave tout à fail oublié. C'est d'après ce fait, cependant, que je hasarde- rai, à mon tour, une interprétation nouvelle. Bor et Buri sont des noms consacrés par l'Edda ; l'un est le père et l'au- tre l'aïeul d'Odin. D'un autre côté, dans les vieux dialectes de la Suède et de la Norwége, bor et byr signifiaient le vent, et kundar un fils (au pluriel kunder et kundar). Ce dernier mot également germanique, est, dans mon opinion, la clef qui doit ouvrir cette étymologie , et la forme Scandinave Borgundar peut se traduire, soit d'une manière patronymique (1) L'Histoire et chronologique de Provence de Nostradamus ; in-fol. ; Lyon, 1614, p . 37. (2) OEgidii BCCHEIUI , e societate Jesu, Belgium romanum , ecclesiusti- cum et civile ; in-fol., Lcedii, 1656, p. 221. (5) Établissaient des peuples germains et du partage des terres dans les provinces de l'empire romain d'Occident ; in-8°, Breslau, 1844, p . 274. — Voir aussi Loi des Thuringes» p. 3. — Zeuss, p. 465.