page suivante »
BURGONDES. 9 H- III. Les auteurs modernes, particulièrement ceux des XVIe et XVIIe siècles, sont généralement tombés dans la plus étrange confusion au sujet de l'origine des Burgondes. Les uns les font descendre des Scythes, les autres des Huns; ceux-ci des Sarmales ; ceux - là des Sicambres ; d'autres enfin, — et c'est le plus grand nombre, — des Celtes ou Gaulois. Dès la fin du XVIe siècle, GoUut signalait cette confusion, qui n'a fait que s'augmenter depuis, et qu'il n'a pas peu contribué à accroître lui-môme. « L'origine, dit-il, de la nation bourgongne elle pays qu'elle a habité, sont mis en telle confusion, que fort difficilement on pourroit en escrire ce que vraiment il en est. Les uns font les Bourgongnons Gaulois ; les aulres pensent qu'ils éloient Ger- mains; d'autres les appellent Allemans; plusieurs les nomment Vandales ; autres les font Scythes d'Europe ; quelques-uns les trouvent sur le Danube, entre les Daces, Bulgares etDar- danois. Et n'y hast faute d'auteurs qui les logent sur la Tana, sur les Palus Mœolides (ou Mer-Noire), voire encore en Asie. Et ce qui est encore plus merveilleux et difficile, c'est que tous ces auteurs disent vray ; car je montrerai qu'ils sont Gaulois et Germains, et partant compris en presque toutes les guerres germaniques contre les Empereurs romains ; et, en oultre, qu'ils ont habité en tous les autres pays ci-dessus touchés (1). » C'est en parlant de ces idées, que le naïf auteur séqua- nois va jusqu'à prétendre que les Burgondes faisaient partie (I) Mémoires historiques de la République séquanoise et des princes de la •Franche-Comté de Bourgongne; iu-fol. , Dôlc , 1592; p. 5 9 . — Ed. in-4°, Vole, 1846, p. 86-