page suivante »
BURGONDES. 7 e Grégoire de Tours ( fin du VI siècle (1) ) prétend que Gundeuchus, roi des Burgondes, était de la race du roi persécuteur Athanaric (2); désignant par là le roi des Golhs qui, dès l'an 369, selon saint Jérôme, excita une cruelle persécution contre les chrétiens, et qui mourut à Cons- tantinople, en l'an 381. Jornandès (VIe siècle (3) ) nous apprend que les Goths sont sortis de la Scanzia, presqu'île au nord de la Bal- tique , formant aujourd'hui la Suède et la Norwége. « C'est, dit-il, de cette île Scanzia, comme d'une fabrique de nations ou du moins comme d'un réservoir de peuples, que sorti- rent, suivant la tradition, les Golhs avec leur roi nommé Bérig (4). » Enfin , le biographe de saint Sigismond (5), parlant des Burgondes, dit qu'au temps de Tibère l'Ancien, ils sortirent d'une île de l'Océan, appelée Scandania, et que ce peuple portait, d'après le nom de celte région, celui de Scandiniï. (1) Grégoire de Tours est mort îe 27 novembre 595, (2) Fuit autera et Gundeuchus, rex Burgundionum, ex génère Athana- rici, régis persécutons, etc. (Historia Francorum; liv. I I , chap. 28). (3) Jornandès composa son ouvrage de Rébus Geticis, l'an 552 de notre ère; date désormais bien fixée, surtout par M. Fournier de Moujan, dans son excellente notice sur cet'auteur ; ce qui ressort particulièrement du chap. IX, dans lequel Jornandès dit que neuf années avant les choses qu'il rapporte, la peste avait presque tout désole dans l'Empire romain. Cette peste eut lieu l'an 543, après le consulat de Basile. (4) Ex hac igitur Scanzia insula quasi officina gentium, aut certe velut vagina nationum, cumregesuo nomine Berig, Gothi quondam memorantur egressi. (JORNANDÈS; de Rébus gelicis; cap. IV). (5) Les Bénédictins de l'Histoire littéraire de France (t. 3, p. 402) attri- buent la vie de saint Sigismond, rapportée par les Bollandistes, à Marius d'Avenches, chroniqueur du VI e siècle. Nous ne pouvons partager cette opinion, en raison des erreurs historiques à la fois graves et nombreuses que renferme cette vie, et que n'aurait pu commettre Marius d'Avenches. Nous pensons toutefois qu'elle a dû être écrite au VI e siècle.