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4(>K HËS l'KUGUÙS I>li LA SClKNCb; de son maître en philosophie, le P. Gratry, au travail libre pour la vérité toute seule. Epreuve périlleuse où tant d'au- tres auraient succombé, mais dont il était sorti vainqueur, avec des ouvertures sur toutes choses et un merveilleux avancement de son esprit. Je trouverais encore un autre exemple a proposer È la i Jeunesse dans cette variété d'études, philosophie, langues, philologie, sciences, beaux arts, qu'Alfred Tonnelle savait mener de front et à laquelle il est redevable de cette diversité de vues, de ces rapprochements ingénieux, de cette abon- dance et de cette originalité d'images, qui sont un des principaux charmes de ce livre ou plutôt de ces gracieuses esquisses interrompues par la mort. Je n'ai pas cessé, jeunes gens, depuis déjà bien des animées, de vous recommander cette variété d'études, et surtout cette union des sciences et des lettres qui, dans une certaine mesure, me paraît, ainsi que je le disais l'année dernière , l'indispensable condition de la justesse comme de l'étendue de l'esprit. Cette variété salutaire existe dans l'enseignement que vous recevez, il suffit que vous en embrassiez, avec la même ardeur, toutes les parties, pour qu'elle porte tous ses fruits dans voire intel- ligence. Je sais bien que cette variété n'est pas toujours de votre goût, et qu'il vous arrive de faire une fastueuse et plaintive énumération de ces nombreuses études, auxquelles vous êtes condamnés, en l'accompagnant du récit non moins lamentable de l'exigence excessive des maîtres; je sais aussi que quelquefois vous trouvez des échos dans vos familles. 11 n'est pas rare, en effet, d'entendre dire dans le monde qu'on demande trop aujourd'hui a la jeunesse, qu'il n'y a pas bien longtemps, le latin seul, avec un peu de mathéma- tiques, suffisait à la tâche de sept ou huit années laborieuses, que l'attention dispersée sur tant d'objets divers s'épuise, que