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458                   PETITE CHIIONIQUE LYONNAISE
cées avec tant d'emphase , ont été trouvées des plus mesquines par les vé-
ritables connaisseurs. Il est en cinq actes et réunit les principaux danseurs.
   21 juin. La petite pièce de la Soirée villageoise a été assez bien rendue.
La neige n'étoit point mal, surtout sur les arbres ; pour celle qui tomboit il
arrivoit souvent qu'il n'en tomboit que d'un côté ; il y avoit jusqu'à la
perruque de Saint-Far, qui faisoit le bailly qui en étoit couverte. C'étoit la
petite Frédéric qui jouoit à ravir le rôle de Babet ; Saint-Aubin, l'amoureux;
la Rosembert, la mère ; Je gros Mussi, le père : on donnoit avec le Barbie?'
de Séville, qui fut joué indignement par le fameux Beaumesnil qui jouoit le
comte, on le hua et siffla. MUe Soulier, autrement M me Hus la jeune, prend
assez bien, elle joue les rôles d'amoureuses coquettes.
  12 juillet. On vient de donner un superbe concert où figuroit le fameux
Duport pour le violoncelle, et une séance extraordinaire de l'Académie
pour la réception de M. Servant, associé honoraire ; elle a eu lieu dans la
grande salle de l'Hôtel-de-Ville. Il y avoit grande affluence et beaucoup de
dames. Le père Le Fèvre , comme Directeur , ouvrit la séance et fut très-
court ; en revanche M. Servant parla depuis quatre heures jusqu'à sept, sur le
progrès des sciences humaines. M. Servant est d'une taille moyenne, très-
maigre; plutôt laid que joli, ayant pourtant de la physionomie et des yeux
pétillants ; son organe n'est pas des plus agréables ; il prononce mal parce
qu'il n'a point de dents d'un côté. 11 a un art inimaginable de terminer ses
phrases par des idées charmantes et neuves. Ses gestes sont très-beaux, on
en parle beaucoup dans la ville.
   M,le Sainval la cadette, qui est ici depuis longtemps, est dans le plus
mauvais état et se meurt.
   La femme de Darboville a débuté ; c'est une jeune personne assez jolie,
elle est au-dessus des Clairville, des Bouquet et des Frédéric pour le jeu
et la voix. Ainsi l'opéra comique est monté supérieurement.
   M. Franconi épuise toutes ses ressources, pour attirer du monde. Il nous
donne des tournois de chevalerie à la.lance; ses écuyers sont armés de pied
en cap comme Roland furieux.
    Le Gros est enfin arrivé et a donné déjà deux représentations d'Orphée ;
 à la première tout fut pitoyable, et il arriva un accident qui fit beaucoup
 de bruit Dans le ballet des diables que M. Désombrages rendoit si bien,
 Hus le fils , en sortant de la caverne avec des torches et une plaque enflam-
 mée à l'espritlde vin sur l'c-slomach, fit détacher cette plaque en gesticulant,
 et elle alla tomber dessus les spectateurs.
    l't aousl. Il y a toujours au théâtre un levain de cabale qui ne peut
 se détruire. M. Hus ayant mis dehors deux actrices, entre autres la coquette
 Valville. il \ a eu du train : on a fait venir M. Mus chez le commandant,